Environnement Environnement

Hôtels à insectes

Outre l’abeille domestique, de nombreuses espèces d’abeilles solitaires jouent un rôle important dans la pollinisation de nombreux végétaux.
Entreprendre des actions en faveur de leur conservation constitue donc un enjeu majeur pour la biodiversité.
Pour y contribuer, la Ville de Marseille a lancé une étude grandeur nature, fondée sur leur observation.


Des hôtels à insectes : pourquoi faire ?

En partenariat avec deux laboratoires d'Aix Marseille Université (AMU), l'Institut Méditerranéen de Biodiversité et d’Écologie marine et continenetale (IMBE) et le Laboratoire Population Environnement et Développement (LPED), la Ville a implanté, en 2016, le premier grand hôtel à insectes au Jardin Botanique du parc Borély (8e) et une centaine de petits hôtels dans ses parcs. 

En 2017, un deuxième grand hôtel a pris place dans le parc Athena (13e), suivi, en 2018, des troisième et quatrième dans les parcs Bortoli (8e) et de l’Oasis (15e). Quatre autres grands hôtels à insectes seront installés dans les prochaines années dans les parcs de la ville ayant obtenu le label EcoJardin (ou en cours de labellisation).

Chaque grand hôtel est le fruit d'une collaboration entre la Ville et un collège ou un lycée marseillais. Les services municipaux réalisent et installent la structure (d'une taille de 1,85 m par 1,85 m) ; collégiens et lycéens apportent les matériaux naturels (tiges de bambous ou cannes de Provence, fagots de branchages ou de tiges de végétaux à moelle, coquilles d’escargot, pommes de pin, briques creuses, etc .) qui sont incorporés dans le montage pour servir de sites de reproduction aux différentes sortes d’insectes.

Ces équipements sont porteurs de messages sur l'importance de la biodiversité et sur l’utilité de gérer les parcs publics avec des méthodes respectueuses de l'environnement. Leur implantation dans les parcs de la ville peut fournir des habitats aux insectes et enrayer des pertes de populations en permettant à certaines de se maintenir dans le temps.

Ce dispositif sʼinscrit également dans une étude scientifique plus générale sur le comportement des abeilles et sur la diversité de la faune des pollinisateurs en milieu urbain.
Les premiers résultats, obtenus sur seulement un an, font d’ores et déjà état de plus de 120 espèces d’abeilles sauvages inventoriées dans les espaces verts de Marseille.
Les scientifiques comparent également les taux respectifs de pollinisation dans les parcs équipés d’hôtels à insectes et dans ceux qui n'en disposent pas. Le but est de mesurer le rôle de ces structures dans le maintien, voire l’amélioration de la biodiversité en milieu urbain et tout particulièrement dans nos parcs.

 

Le saviez-vous ?

  • 87 % des plantes à fleurs et 75 % des plantes cultivées se reproduisent grâce à l’action des insectes pollinisateurs. La disparition de ces derniers entraînerait donc celle d’un très grand nombre de plantes.
  • 35% de la production mondiale de nourriture est directement liée au travail des insectes pollinisateurs !
  • Il existe près d’un millier d’espèces d'hyménoptères apoïdés ou abeilles au sens large, en France, parmi lesquelles plus de 700 se retrouvent dans les régions méditerranéennes. Celles-ci constituent un « hotspot » pour la biodiversité des abeilles sauvages car les conditions leur y sont particulièrement favorables : températures chaudes au printemps et en été et variété de plantes (notamment nectarifères) importantes.
  • En Europe et en France, près de 10 % des espèces d'abeilles sont menacées ou en voie d'extinction.
  • D'autres insectes - dits auxiliaires de la nature - jouent aussi un rôle bénéfique, notamment en s'attaquant aux nuisibles comme les pucerons. C’est le cas notamment des coccinelles, chrysopes ou carabes. Ils peuvent ainsi permettre d'éviter (ou de réduire) le recours aux pesticides.
  • Depuis 10 ans, la Ville de Marseille a fait le choix de ne plus utiliser de produits phytosanitaires pour traiter ses parcs et jardins.