Les Marseillaises et le sport - #JESUISLEGITIME : une exposition itinérante
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Aujourd’hui, l’inégalité face à la pratique sportive s’observe dès l’âge de 5 ans pour les jeunes filles.
La pratique sportive est genrée : dès l’enfance, la danse et la gymnastique sont assignées aux petites filles, alors que le football et le judo sont les sports privilégiés des garçons.
Elle est également invisibilisée : en France, 35% des femmes inscrites en club font de la compétition contre 69% des hommes selon une étude de l’INSEE de 2017.
Cette invisibilisation vaut tant pour la pratique amatrice que professionnelle. En effet, les femmes sportives sont encore trop peu présentes sur la scène médiatique comparativement aux hommes : les femmes ne reçoivent seulement que 4% de la couverture médiatique sportive selon une étude de l’UNESCO, dans laquelle elles sont souvent objectivées ou décrites d’une manière dénigrante.
De la même manière, elles restent trop souvent absentes des postes de direction dans les associations ou fédérations sportives : on compte aujourd’hui 19 présidentes pour 115 fédérations et 37% de femmes parmi les élus aux comités directeurs.
Au travers de cette exposition, la Ville de Marseille souhaite mettre en lumière 15 portraits de femmes sportives, en leur permettant de raconter leurs parcours, leur construction, et d’occuper un espace public qui a été pensé par les hommes et fait pour les hommes.
Le projet Les Marseillaises et le sport - #JESUISLEGITIME
Visible dans divers secteurs de Marseille – du 7 mars au 22 septembre 2024 – l'exposition #JESUIS LÉGITIME a pour but de mettre à l’honneur les femmes sportives marseillaises dans toute leur diversité.
Ce projet prend une importance toute particulière alors que la France s’apprête à accueillir cette année les Jeux Olympiques, où bien trop souvent le sport masculin valide est célébré, au détriment du sport féminin et des épreuves Paralympiques.
Actuellement, parmi les 85 fédérations olympiques et non olympiques, près de la moitié comportent moins de 20% de femmes.
Si la conscientisation de ces inégalités se généralise, le chemin vers l’égalité est encore long : en dépit du fort engouement autour de la Coupe du monde de football féminine ; en 2022, les féminines représentaient 9% des licenciés de la Fédération Française de Football.
Ces 15 portraits dégagent une force à la hauteur de la cause qu’ils portent : permettre aux femmes de devenir celles qu’elles ont envie d’être, comme elles l’entendent.
RETROUVEZ L'ENSEMBLE DES PORTRAITS DE L'EXPOSITION
La photographe : Isis Mecheraf
Ce projet photographique a été réalisé en collaboration
avec la photographe marseillaise Isis Mecheraf
"Photographe autodidacte basée à Marseille, Isis Mecheraf j'accompagne depuis 2020 le mouvement féministe marseillais dans ces actions. D’une part, pour effectuer le travail de documentation et d’archivage nécessaire à l’écriture de l’histoire des luttes sociales. D’autre part, pour tenter d’offrir une alternative aux représentations habituelles des féministes, jusqu’alors principalement focalisées sur leur seule colère, omettant de parler de certaines notions fondamentales du féminisme, telles que la force des militantes, l’importance de la sororité ou la place du courage dans le processus complexe de résilience.
La question de la visibilité des femmes dans l’espace public est multiple, elle interroge sur notre sentiment d’insécuritédans la rue, sur l’inadaptabilité et les difficultés d’accès à certains équipements publics ou lieux de loisirs qui ont d’abord été pensés par et pour les hommes. Ceci joue un rôle important sur la considération de la place des femmes dans notre société.
Il est particulièrement intéressant, à moins d’un an des Jeux Olympiques, qu’une ville comme Marseille se saisisse de cette question à travers le prisme du sport. Dans un milieu où le standard reste majoritairement l’homme et alors que la plupart des regards sont encore uniquement tournés vers les catégories masculines, il est aussi important que nécessaire de mettre au premier plan des femmes aux profils, disciplines et niveaux divers, pour rétablir leur légitimité et ne plus les considérer comme des athlètes de second ordre."