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Les traditions calendales marseillaises et provençales

Mêlant le plus souvent sacré et profane, les traditions calendales sont une institution en Provence et à Marseille en particulier. Loin d'être immuables, elles se transforment au fil du temps.

Tout commence dès le début du mois de décembre, le 4 exactement, le jour de la Sainte-Barbe où l'on met le blé à germer.
 

La Sainte-Barbe

Dans chaque famille, on sème, dans trois petites coupelles (représentant la Sainte Trinité), tapissées de coton imbibé d'eau, des grains de blé (ou autres graines) de la récolte précédente, réservés pour les semailles de la prochaine saison, afin de les faire germer.
Le fait de faire germer ces graines que certains font remonter à l'Antiquité, peut être compris comme un geste d'espérance et de prospérité.
Ces coupelles font ensuite partie de la décoration de la table de Noël au soir du 24 décembre, lors du Gros Souper.

On dit en Provence : "Quand lou blad vèn bèn, tout vèn bèn " ce qui signifie "Quand le blé va bien, tout vient !".
 

La crèche provençale

On installe la crèche le premier dimanche de l'Avent. Il faut penser à ramasser la mousse dans les collines environnantes et à renouveler les santons. La Foire aux santons est là pour ça !

La coutume est de la démonter à la fin du temps de Noël après l'Epiphanie. Certains gardent la tradition ancienne de l'exposer jusqu'au 2 février, la fête de la chandeleur.
 

Les 24 et 25 décembre

Le Gros Souper le 24 décembre

La fête, paradoxalement, ce n'est pas le jour de Noël, mais le 24 décembre, ou plutôt le soir de ce jour : on prépare le Gros Souper ! Historiquement, le Gros Souper devait être "maigre". Le repas, à l'origine, était composé de mets les plus communs et ne comportait pas de viande. La viande ne fera son apparition que le jour de Noël avec la traditionnelle dinde et le gibier. On fait appel aux légumes de saison : choux-fleurs, épinards, céleris, cardes. La mer sera une autre source de produits : poissons frais, poissons de conserve comme les anchois ou la morue.
 

La cérémonie de la bûche

Le Gros Souper commençait en général par la céremonie de la bûche, le "Cacho-fuè". Devant la cheminée est préparée une grosse bûche, d'un arbre fruitier coupé dans l'année. La bûche était décorée de rubans et de rameaux verts.
Le grand-père, assisté du garçon le plus jeune de la famille, mettait la bûche au feu et on entretenait sa combustion pour en conserver des braises ardentes jusqu'au 1er janvier. Il fallait voir dans ce rite un signe de fertilité.
L'exiguité des cheminées de ville ou même leur absence totale a fait disparaître cette cérémonie des usages pratiqués pour Noël.
 

La table de Noël le 25 décembre

La table était recouverte de trois nappes, symbolisant la Sainte Trinité, éclairée de trois chandelles, ornée d'assiettes de blé vert. On apporte alors les plats. Le vin accompagne ces plats, signe que le jeûne n'était guère observé. On attendra d'être revenus de la messe pour manger "gras" et goûter aux desserts de fête.
 

Les treize desserts

La tradition des treize desserts, éminemment provençale, n'est pas si ancienne que cela puisqu'elle débute en 1930. Ils représentent le Christ et les apôtres.

On y trouve des incontournables :

  •   les quatre mendiants : figues sèches, raisins secs, amandes et noix ou noisettes. Ils représentant les quatre ordres de religieux mendiants d'après la couleur de leur habit (Franciscains, Augustins, Dominicains et Carmes).
  •  les deux nougats, le noir et le blanc.
  •  la pompe à l'huile (ou gibassié ou fougasse) et le vin cuit.
  •  les autres desserts varient en fonction des régions de Provence : fruits frais de saison (pommes, poires, oranges, mandarines, melon vert, raisin blanc...), fruits séchés (pruneaux, figues...), fruits confits, pâtes de coing, etc...

 Selon la tradition, les treize desserts devaient rester trois jours sur la table.