La prochaine édition de la Nuit de la solidarité aura lieu le jeudi 22 janvier 2026. 

La Nuit de la Solidarité est une opération citoyenne permettant d’aller à la rencontre des personnes à la rue à Marseille pour leur proposer de répondre à un questionnaire permettant de connaître leur situation et leurs besoins.  

Depuis janvier 2022, c'est le rendez-vous annuel des habitantes et habitants qui souhaitent contribuer à faire de Marseille une ville plus attentive à la situation des personnes en difficulté. Les 4 éditions précédentes ont été menées avec succès grâce à la mobilisation d’un millier de volontaires, permettant de rencontrer et d’interroger plus de 400 personnes sans-abri.

Pour cette cinquième édition, l’objectif reste inchangé : améliorer la connaissance des personnes sans-abri à Marseille, de leur situation et de leurs besoins afin d’adapter les réponses que nous construisons pour leur venir en aide. 

Devenez volontaires !

La bonne organisation de cette Nuit de la solidarité repose en grande partie sur la mobilisation des volontaires. Plus de 1 000 personnes sont nécessaires pour venir en aide aux équipes de terrain.  

Nous avons besoin de vous pour identifier les besoins des personnes sans-abri et mieux agir. Alors n’hésitez pas ! Offrez quelques heures de votre temps pour que les instances en charge des personnes sans-abri puissent mieux les aider au quotidien.

Pour participer à la Nuit de la Solidarité, il suffit de se connecter et de créer un compte sur la plateforme dédiée.

nuit-solidarite.marseille.fr

Quel est le rôle d’un volontaire ?

Son rôle est d'échanger avec les personnes sans-abri sur la base du questionnaire de manière attentive et bienveillante, et ce uniquement si elles acceptent de participer à l'enquête. Le soir de la Nuit de la Solidarité, des équipes de 3 à 6 personnes sont formées et comprenne une personne expérimentée. Chaque équipe est affectée à un sous-secteur numéroté.

La Ville de Marseille propose de nombreuses formations gratuites, proposées en amont de l'événement, dès le 5 janvier en partenariat avec La Cloche et Solinum. En plus des formations proposées en amont de la Nuit, une formation à la passation du questionnaire sur le lieu de l’inscription avant le départ sur le terrain est dispensée.

Après la formation, chaque équipe parcoure un quartier bien délimité pour interroger toutes les personnes rencontrées dans la rue afin de lui demander si elle est sans-abri et lui proposer, si c'est le cas, de répondre à un questionnaire.

Les équipes du Samu Social pourront intervenir sur demande pour répondre à d'éventuels besoins.

La Nuit de la Solidarité en 2026, c'est : 

• Une offre de formations gratuites organisées dans les semaines précédant l'opération avec l'association La Cloche - sur inscription lors de votre inscription en tant que volontaire.
• Des collectes d'articles contre le froid : bonnets, gants, cache-cou.
• Des rencontres avec les acteurs de la solidarité : des rencontres seront proposées avec les associations présentes sur les secteurs de l’enquête (du 1er au 8e arrondissement) et ouverts le soir de l’opération.
• Un questionnaire retravaillé, avec un focus sur les besoins des personnes : élaboré avec nos partenaires associatifs ainsi qu'un groupe de volontaires sans-abri ou l’ayant été. Ces personnes participent également à la formation des volontaires et à la passation de l’enquête.

Retour sur l'édition de janvier 2025 

411 personnes dont 28 enfants s’apprêtaient à dormir à la rue dans les 8 premiers arrondissements de Marseille ce soir-là.
À cette même date à Marseille, près de 3 800 personnes étaient hébergées dans des structures d’hébergement d’urgence et, parallèlement, on estime que 5 000 à 9 000 personnes vivent dans des squats et des bidonvilles. Ces personnes n’entrent pas dans le champ de l’enquête de la Nuit de la solidarité.
L’analyse des données de l’enquête 2025 a été réalisée par l’Observatoire des pauvretés, en partenariat avec le SIAO13 et ASSAb.

En 2025, la création de l’Observatoire des pauvretés, en partenariat avec le monde associatif et universitaire permet de doter le territoire d’un outil partagé de veille et d’analyse des phénomènes de pauvreté, permettant ainsi d’identifier les besoins, d’orienter les politiques publiques et de concevoir des actions ciblées et adaptées aux réalités du terrain.
 

Les constats

Quels sont les profils des personnes rencontrées ?

• 13% sont des femmes, 3% des personnes rencontrées étaient accompagnées d'enfants, 8% avaient un animal de compagnie.
• Âge : 6% de -25 ans, 71% de 22-55 ans et 23% de plus de 55 ans.

Une population ancrée à Marseille 

• 48% des répondants vivent à Marseille depuis + de 5 ans et 13 % sont arrivés depuis moins de 3 mois.
• 31% sont sans logement personnel depuis plus de 5 ans et 11% depuis moins de 3 mois.
• 56% n’ont pas bénéficié d’un hébergement depuis plus d’un an et 17% depuis moins d’un mois.
   

Un meilleur recours aux droits et aux services d'aide

• 61% des répondants déclarent appeler le 115 - ils étaient 46% en 2024.
• 51% des répondants ont fréquenté un accueil de jour - ils étaient 46% en 2024.
• 62% des répondants ont rencontré une maraude pendant la semaine - ils étaient 58% en 2024.
• 69% des répondants ont fréquenté un point de distribution dans la semaine - ils étaient 54% en 2024.
  
   

Difficultés d'accès à certains services

• Prendre une douche pour près de 24%.
• Stocker ses affaires pour près de 50%.
• Se soigner pour près de 40%.
• Absence d'adresse de domiciliation pour recevoir du courrier pour près de 39%.
• Parmi les autres difficultés rencontrées : laver ses vêtements, téléphoner ou recharger la batterie, accéder à internet, discuter, être écouté(e), être accompagné(e) dans les démarches (pour près de 55%) ou encore obtenir un titre de transport.
   

Quelles actions pour répondre à ces constats ?

► Mobilisation du patrimoine pour l'hébergement des personnes sans-abri

• Près de 450 places d'hébergement ont été créées dans 12 lieux répartis à travers la Ville, favorisant une mise à l'abri et un accompagnement de qualité.
• Naissance du projet de la Grande Maison qui permet d’accueillir 55 personnes sans domicile réparties sur deux sites : 38 places à Cavaignac et 17 places à Nau. Il s'agit du premier dispositif d'hébergement porté par le Centre Communal d'Action Sociale de la Ville de Marseille, en partenariat avec les associations Habitat Alternatif Social, Justice et Union pour la Transformation Sociale, l'Association des Usagers de la PADA et la régie de quartier Noailles-Belsunce.

 

► Lutter contre l'isolement

• La Ville de Marseille soutient les maraudes de lien social menées par les associations Entourage, La Cloche et Des Psys dans la Cité...
• Développement des actions de  manière à permettre l’accès à l’éducation et aux loisirs pour les enfants vivant en bidonville.
• Participation à des actions pour permettre l'apprentissage du français aux jeunes exilés.
• Développer la lutte contre l'isolement des séniors par les actions dans le cadre du service civique.
   

► Favoriser l'accès à une alimentation équilibrée
 69% des personnes interrogées indiquent avoir fréquenté un point de distribution alimentaire au cours de la semaine. Pour répondre à la diversité des situations liées à la précarité alimentaire, les dispositifs d’aide prennent de multiples formes :

• Distribution d'environ 300 repas par jour par le Samu Social.
• La Ville apporte son soutien à de nombreuses maraudes qui effectuent des distributions de rue : Secours Catholique, Vendredi 13, Cocoteam…
• Soutien aux associations de lutte contre le gaspillage alimentaire qui livrent des invendus de production locale aux acteurs de l’aide alimentaire : Les Coursiers Solidaires, la Cantina...
• Grâce à un partenariat, des producteurs locaux proposent une tarification sociale pour les habitants en difficulté, au marché de La Viste : Action contre la Faim, du Centre Social Del Rio et de Graines de Soleil...
• La Ville favorise l’accès à une alimentation de qualité pour des familles en difficulté financière en soutenant 16 épiceries sociales et les associations qui œuvrent à la distribution des denrées : Grand Canet, antennes des restos du Cœur, du Secours Populaire, du Secours Catholique et de la Banque alimentaire...
• Soutien aux cuisines partagées qui permettent à des personnes hébergées à l'hôtel de venir cuisiner des repas pour la semaine ou de se restaurer sur place : Cuisine du 101, la Bonne adresse...

 

► Améliorer l'accès à l'hygiène

• Les douches municipales du 4, rue Berton (5e) accueillent en moyenne 650 personnes par mois. 
  Les usagers peuvent également y rencontrer des travailleurs sociaux, des infirmiers de l’association SAJ et accéder à un vestiaire pour trouver des vêtements propres.
• La Bonne Adresse, l’Accueil de Jour Saint-Joseph ou le centre LGBTQIA+ proposent douches, bagageries et laveries.
• La création de points d’eau a été réalisée dans 13 bidonvilles permettant l’accès à l’eau et à l’hygiène à 278 personnes.

 

► Améliorer l'accès aux soins

• Présence sur le territoire de dispositifs permettant aux personnes d’accéder à un parcours de soins en ville sans avance de frais et qui proposent un accompagnement à l’ouverture de droits (Pass de Ville, Médecins du monde).

 

► Développement des dispositifs de l'insertion professionnelle

• 55% des personnes interrogées indiquaient ne pas être accompagnées par un travailleur social et 39% ne pas avoir d’adresse de domiciliation pour recevoir leur courrier et faire des démarches.
• Recrutement de travailleurs sociaux et soutien aux dispositifs de l'insertion professionnelle comme ceux mis en place par des associations solidaires tels que des emplois  à 4 h par semaine afin de permettre une reprise progressive de l'emploi.
• Face à la complexité des démarches administratives, souvent dématérialisées, un accompagnement social est indispensable pour favoriser la réinsertion.

Retour en images sur les éditions précédentes

Photos : © Ryan Layechi - Ville de Marseille