Spécialiste de la course de fond, le sportif Alexander François Étienne Jean Bouin, plus connu sous le nom de Jean Bouin est né à Marseille, rue Coutellerie, le 21 décembre 1888. 
Scolarisé à l'école des Chartreux, il aura comme instituteur Joseph Pagnol, le père de Marcel Pagnol, auquel le livre de la Gloire de mon Père est dédié. En octobre 1903, il rencontre Louis Pautex, athlète français spécialiste de la course de fond, lors de son entraînement au parc Borely. C'est à la suite de cette rencontre qu'il se lance dans la pratique de l'athlétisme et participe à la création du "Club athlétique de l'école de l'industrie". Il rentrera ensuite au "Phocée Club de Marseille" puis au "Club Athlétique de la Société générale de Marseille" (1908-1913) et enfin au "Club Athlétique de la Société générale de Paris" (1913-1914)
 

 
Un jeune sportif de haut niveau aux multiples médailles

Il n'a que 16 ans lorsqu'il remporte sa première course en 1904 : le cross-country de 10 000 mètres  avec handicap. Cette même année, il remporte 14 des 17 courses auxquelles il est inscrit. Dès 1905, il commence à participer à des courses hors Marseille avant de devenir avec l'aide de son ami et "entraîneur" Arthur Gibassier dit "La Gibasse" l'un des précurseurs de la course à pied. En effet, avec plus de 20 kilomètres quotidien  en terrain varié, il va se pencher sur les conditions d’entraînement, d’alimentation et d'hygiène de vie des coureurs. En 1912, il publie son livre "Comment on devient champion de cours à pied" qui met en avant les 3 axes de sa méthode d’entraînement : spécificité, progressivité et diversité.  
En septembre 1905 il remporte le Critérium de Provence et pour la  première fois les 18 kms du Nice-Monaco en 1907.
En 1913, son record de France de l’heure (19 021 mètres) alors record du monde, ne sera battu qu’en 1955.

Un palmarès national et international 

Athlète aux multiples médailles il a battu trente-huit records de France au cours de sa carrière.
Considéré comme le champion du monde de Cross des nations qu'il remporte par trois fois de suite - cross-country de Caerleon (Pays de Galle) en 1911, d’Édimbourg (Écosse)  en 1912 et de Juvisy (près de Paris) en 1913, il établit également par sept fois – entre 1911 et 1913- des records du monde sur différentes distances et durées de courses.
Il remporte la médaille d'argent sur le 5 000 mètres aux Jeux Olympiques d'été de 1912 à Stockholm.

Le 26 juillet 1914, peu avant sa mobilisation, il gagne le 800 mètres à Bruxelles.

 Il décède au front le 29 septembre 1914 lors de l'"attaque du Mont sec", ses cendres seront rapatriées à Marseille en 1922, et reposent au cimetière Saint Pierre.

La statue de Jean Bouin retrouve sa place

L'œuvre monumentale, réalisée par le marseillais Constant Roux en 1922 dédiée à Jean Bouin, athlète d’exception également reconnu pour son engagement et son sacrifice en tant que héros de la Première Guerre mondiale, retrouve sa place dans l’espace public après un patient travail de réhabilitation mené par la Ville de Marseille depuis 2020 et la redécouverte de ce patrimoine.

Rendez-vous devant le stade Vélodrome, sur esplanade Bernard Tapie, ce vendredi 16 mai à 18h 

pour une cérémonie d’inauguration, placée sous le signe de la mémoire, de la ferveur et de l’émotion collective.