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50 nuances de Marseille...

Avant de s'appeler Marseille, la cité phocéenne s'est d'abord appelée Massalia puis Massilia ou encore Marsiho (en provençal). Petit tour d'horizon des différentes variantes suivant l'époque ou le lieu.
 

Au début était Massalia...

Tout aurait commencé il y a plus de 2 600 ans (vers -600 ans avant Jésus-Christ) lorsque des marins grecs originaires de la ville de Phocée (en Asie mineure, à l'ouest de la Turquie) débarquent dans la calanque du Lacydon (l'endroit correspond à l'actuel vieux-Port).
Frappés par la ressemblance entre ce lieu et leur ville d’origine, ils décident de s'y installer pour fonder une colonie qu'ils nomment Massalia (Μασσαλία en grec), nom dont l'origine précise demeure incertaine.
Mais que font ces marins grecs si loin de la mer Égée où ils naviguent habituellement ? Ils fuient les incessantes invasions perses qui conduiront finalement à la prise de Phocée vers 540 avant J.-C. Les diverses colonies fondées en Méditerranée leur serviront alors de refuges.
Au fil du temps, les Massaliotes feront de leur ville, une puissance maritime et une cité commerçante prospère. Plus de 26 siècles plus tard, Marseille a gardé de cette période le surnom éternel de "cité phocéenne". 

Mais en 49 avant J.-C., Massalia, assiégée par César, doit se soumettre à l'emprise romaine et le nom latin – Massilia – finit par s'imposer. Pour l'anecdote, la ville est ainsi dénommée dans les albums d'Astérix...
La tutelle romaine durera environ 4 siècles . Les occupations grecques et romaines auront laissé de nombreux vestiges archéologiques qu'on trouve notamment réunis sur le site du Port antique (au pied du Musée d'Histoire de Marseille). 

À l'époque médiévale, le nom Massilia s'altère, peu à peu, en Marsilia dans les textes. Il persiste aujourd'hui en italien (sous la forme Marsiglia) mais fut, semble-t-il, francisé en Marseille au Moyen-Âge, époque à laquelle la ville devint capitale de la Provence. En provençal, Marseille s'écrit Marsiho (ou parfois Marselha) et ses habitants sont des Marsihés

Riche de toutes ces appellations, Marseille sera pourtant officiellement nommée la "Ville-sans-Nom", du 6 janvier au 12 février 1794. En effet, pendant la Convention, les Marseillais soutiennent le mouvement fédéraliste et s'insurgent contre les Jacobins, majoritaires au pouvoir. En guise de punition, ces derniers décidèrent alors de débaptiser Marseille purement et simplement.

 

Et ailleurs, Marseille se dit comment ?

Il y a d'abord les pays qui ont gardé tout simplement Marseille (avec des nuances de prononciation parfois).
C'est le cas en Allemagne
 même si pendant longtemps Marseille se disait Massilien.

Les pays anglo-saxons font de même mais en Amérique du Nord, ils rajoutent régulièrement un "s" final : Marseilles
Ils ont également choisi de conserver le terme Marseille
 : les Scandinaves en général, les Islandais, Croates, Bosniaques, Slovènes, Albanais, Hongrois, Tchèques, Slovaques, Estoniens, Hollandais et Flamands, Indonésiens ou autres Vietnamiens...

Dans les pays de langues latines les appellations différent tout en étant assez voisines. Ainsi en italien, la cité phocéenne s'appelle Marsiglia, en espagnol ou en catalan Marsella, en portugais Marselha, en roumain Marsilia.

Plus loin, les graphies s'adaptent souvent à l'alphabet local :

  • en arménien Մարսել (Marsel), en géorgien  მარსელი (Marseli), en hébreu מרסי (Marseyy), en hindi मार्सैय (Mārsaiyu) ou encore مرسيليا (Marsilya) en arabe ;
  • en chinois  马赛 (Mǎsài)en japonais マルセイユ (Maruseiyu) ;
  • en russe Марсель ( Marsel’), en letton Marsela, en lituanien Marselais, en polonais Marsylia, en serbe Марсеј (Marsej), en bulgare Марсилия (Marsilijaen) ;

Et dans nos régions françaises, ce sera Marseilla en basque, Marsilha, en breton ou encore Marseglia en corse.

 

Écrivez Marseilles, prononcez Marcels !

Le saviez-vous ?

Dans l'Illinois – à une centaine de km de Chicago – une petite bourgade américaine d'à peine plus de 5 000 habitants porte le nom de Marseilles.
Le "s" final est utilisé dans l'orthographe anglo-saxonne mais la petite ville doit bien son nom à la cité phocéenne. Mais si vous voulez prononcer à l'américaine, dites Marcels !...


Comment est-ce possible ?

Tout commence en 1835 avec un entrepreneur new-yorkais, Lovell Kimball, convaincu du succès à venir de Chicago et sa région. Jusqu’alors, Chicago était une ville enclavée et sans réel intérêt économique. Mais germe alors l'idée de creuser un canal pour connecter le lac Michigan au Mississipi et au golfe du Mexique qui ouvrirait la région aux frontières maritimes du pays et au commerce qui va avec.

Lovell Kimball décide, ainsi, de fonder, le 3 juin 1835, la ville de Marseilles pour y installer son usine le long du canal. Et il choisit de célébrer la cité phocéenne en hommage à sa réussite industrielle de l’époque.

Au milieu du 19e siècle, avec l'arrivée du chemin de fer ("Rock Island Line”), la petite ville devient une plaque tournante des échanges de marchandises avec Chicago. Le succès ne se démentira pas jusqu'à la fermeture de la voie ferrée et l’abandon de la petite gare de Marseilles en 1974.

Aujourd'hui encore, en réminiscence de son "ascendance" française, la petite ville de l'Ilinois organise, chaque année, les "Fun Days" pour la semaine du 14 juillet avec de nombreuses animations et festivités.
 

D'autres "coins de France" partout dans le monde...

Bien d'autres villes françaises ont une "localité homonyme", quelque part dans le monde, notamment en Amérique du Nord. Dans le Nouveau Monde, certains pionniers avaient envie de marquer leurs racines françaises, d’autres de saluer l’aide de la France durant la Guerre d’indépendance américaine. Parfois, l'homonymie relevait aussi du simple hasard.

Ainsi aux États-Unis, on peut trouver notamment les villes suivantes : Paris (Texas et Kentucky), Lyon (Mississipi), Nice (Californie), Montpellier ou Montpelier (Ohio et Kentucky), Versailles (Kentucky), Bayonne (New Jersey), Albertville (Alabama), Calais (Maine)...
Au Canada, on trouve également quelques noms bien "frenchy" : Paris, Montpellier ou encore Nantes.

À l'autre bout du monde, en Australie, les villes homonymes se nomment Cambrai, Sedan ou Clermont.
À signaler aussi un Paris au Danemark, Lens en Belgique, Lourdes au Brésil ou encore Boulogne-sur-Mer en Argentine...

 

Quand Marseille fait des petits...

Le saviez-vous ?

Marseille est aussi un patronyme. Ainsi, selon le site filae.com, 2 190 enfants – portant le nom de famille Marseille – sont nés en France entre 1915 et 1990 dans 82 départements.
Et le patronyme est présent plus de 137 000 fois sur le site de généalogie Geneanet.org

Sans surprise, selon Geneanetle patronyme Marseille désigne tout simplement celui qui est originaire de la cité phocéenne, lorsque le nom se rencontre dans le Midi (c'est dans les Hautes-Alpes qu'il est le plus fréquent). Mais on le trouve également souvent dans le Pas-de-Calais ou dans la Marne, où il correspond plutôt à la commune de Marseille-en-Beauvaisis (autrefois Marseille-le-Petit), dans l'Oise.  
 

L'anecdote du prénom Marseille...

L'histoire date de fin 2017. Xavier Monnier, écrivain et journaliste originaire de Marseille est installé à Paris. Sa femme vient d'accoucher d'un petit garçon prénommé Onken. D'un commun accord, les parents décident de lui donner deux prénoms supplémentaires : Philip et Marseille. Ce dernier prénom semble bien étrange aux yeux du service de l'état civil de la mairie de Paris qui fait savoir aux parents qu'elle s'y oppose. 
Sans se démonter, Xavier Monnier entame des recherches et découvre que le prénom Marseille existait déjà aux XVIIe et XIXe siècle. Sous la révolution, il a même été donné au fils d'un procureur de la République.
L'écrivain poursuit son argumentation en rappelant que Paris, Florence ou Sydney ou encore Nancy sont bien des noms de villes et des prénoms. Dès lors, pourquoi refuser Marseille ?
Devant sa détermination, l'état civil finira par valider ce troisième prénom. Le couple s'en réjouira publiquement sur Twitter, non sans humour, avec les hashtags #MarseilleEstUnPrénom, #MonFilsMaBataille #PSGOM


Marseille est aussi un personnage de fiction...

Énorme succès international sur la plateforme "Netflix", la série espagnole La Casa de papel compte un personnage nommé tout simplement  Marseille ("Marsella" dans la version orginale).
Apparu dès la saison 3 (sur une dizaine de saisons en tout), Marseille a rejoint la cohorte de personnages de la série qui portent un surnom de ville (Tokyo, Denver, Nairobi ou encore Berlin).
Lukas Peros, l'acteur croate qui incarne le personnage de Marseille est d'ailleurs un fan de l'OM (on l'a aperçu en tribunes au Vélodrome) et notamment de Josip Skoblar (grande légende croate du club) et d'Allen Boksic (autre star croate passée à l'OM). Aujourd'hui, il suit les prestations de Duje Ćaleta-Car qui perpétue la tradition des joueurs croates dans les rangs olympiens.

On se souvient, par ailleurs, qu'en 2016, Netflix avait choisi la série Marseille (avec Gérard Depardieu dans le rôle principal) pour sa première production française. La cité phocéenne et plus particulièrement l'Hôtel de Ville servaient de décor à la série. 

Au cinéma aussi, Marseille aura servi de titre à la comédie de Kad Merad (avec Patrick Bosso), sortie en 2016, et dans laquelle un Marseillais est de retour dans la cité phocéenne après un exil canadien de 25 ans.

Plus confidentiel, Marseille est aussi un film franco-allemand – réalisé par Angela Schanelec en 2014 – dans laquelle une jeune photographe berlinoise découvrait la cité phocéenne après un échange d'appartement avec une étudiante marseillaise.


 

Bonus : découvrez en images la ville de Marseilles aux États-Unis  
Images : © Page Facebook de la Mairie de Marseilles

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