La revue Marseille n°281 consacrée au terroir marseillais est sortie !
Dernière mise à jour :
Le nouveau numéro de la revue culturelle municipale est sorti, et il célèbre le terroir marseillais. Et toujours, dans les dernières pages, l'actualité culturelle marseillaise.
Édito
par Patrick Boulanger, directeur de la revue Marseille
Cher lecteur, une fois encore, bien des découvertes vous attendent. Nous allons prendre la clef des champs dans le terroir marseillais, le terradou des anciens. Au fil des chemins empruntés, nos guides, chacun expert en son domaine, vous emmèneront à sa découverte, où se remarquent des éléments du temps jadis disséminés au sein de l’extension suburbaine. La Massalia antique lovée autour de la calanque du Lacydon, devenue la Marsilho médiévale, resta entourée d’étendues accueillant la fameuse triade méditerranéenne composée des vignes, céréales et oliviers. Aux XVIIe et XVIIIe siècles, son arrière-pays se caractérisa par un habitat dispersé en fermes agricoles et hameaux isolés, mais aussi par une myriade de bastides, « sans doute la plus remarquable de toutes ses raretés », ainsi que l’écrivit Antoine de Ruffi en 1642… Un espace rural bien différent de l’organisme urbain enserré dans ses murailles.
L’arrivée des flots de la lointaine Durance, détournés par un canal au XIXe siècle, provoqua une véritable révolution en livrant à la population, aux paysans et aux industriels, une eau abondante qui bouleversa les habitudes ancestrales. Et ainsi, favorisées par un arrosage régulier, des cultures maraîchères et fruitières se développèrent, orientant le territoire vers le jardinage, l’élevage afin d’alimenter les marchés centraux. Des usines et ateliers tirèrent également parti du précieux liquide. Les zones non irriguées devinrent garrigues, ou terrains à bâtir… Un remodelage du terroir s’opéra, s’exprimant tout à la fois dans un afflux de populations, une modification des activités et des architectures. La banlieue se dilata plus encore ; la « campagne habitée » devint « ville campagne », comme le résuma le professeur Marcel Roncayolo. Au-delà de la cité portuaire, des faubourgs s’étirèrent le long des axes de circulation bordés de maisons ouvrières, avant que n’apparaissent des constructions avec jardinets aux dépens des anciens domaines et des pinèdes existantes.
Passé 1900, l’extension des réseaux de transports s’accompagna d’une nouvelle vague de morcellements. La multiplication des logements sociaux et lotissements généra des besoins croissants en équipements publics et voies de communication. Les interstices restants dans l’ancien terradou désormais bâti furent comblés. Marseille aux banlieues semblant démesurées comptait 16 arrondissements et 111 quartiers depuis 1950. Elle peut encore se flatter d’avoir aujourd’hui l’un des territoires les plus vastes de France, couvrant 24 000 hectares, dont 10 100 en milieux naturels et 247 en terres agricoles, certains ayant servi au développement d’une politique favorable aux espaces verts. Qu’il nous soit donc permis de dédier ce trimestriel, montrant pareille évolution pluriséculaire, au regretté Marcel Roncayolo (1926-2018), géographe spécialiste des études urbaines, particulièrement de sa ville natale, tant ses leçons nous ont enrichis de visions novatrices, qui resteront.
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