Qu'est-ce que l'École des jeunes porte-drapeaux ?
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À l'occasion du 11 novembre, les jeunes porte-drapeaux marseillais seront sollicités pour commémorer l'armistice de 1918. Ces derniers sont issus de la première école municipale des Jeunes porte-drapeaux de France, inaugurée, en octobre 2023.
La jeunesse au cœur de la transmission mémorielle
Les ambitions de cette école sont de mettre en avant la jeunesse dans le cadre de la politique de transmission mémorielle, d’assurer la relève des porte-drapeaux dont l’âge avance et qui malheureusement sont de moins en moins nombreux. Des sessions de formation sont organisées pour des promotions qui, à l'issue, porteront le drapeau de l'école, lors des cérémonies officielles.
Ce dispositif incarne parfaitement la transmission symbolique. En effet, confier à des jeunes la mission de porter les couleurs de la République lors des cérémonies officielles, aux côtés des porte-drapeaux, permet de les intégrer dans un rituel de mémoire et de valoriser leur rôle civique, pour devenir à leur tour, passeurs de mémoire.

Un véritable engagement civique
Cette école accueille des promotions d'une vingtaine de volontaires. Ces jeunes Marseillaises et Marseillais vivent un véritable engagement civique. Au rythme d'un mercredi après-midi tous les 15 jours, les élèves suivent une formation composée de 4 modules :
- Les deux premiers modules théoriques reviennent sur les fondamentaux : rappel des grands conflits contemporains, dates des cérémonies commémoratives, valeurs républicaines, historique du drapeau français, explication d’une cérémonie ;
- Le troisième module est constitué par la visite d’un lieu mémoriel ;
- Le quatrième module est davantage axé sur la pratique dite "cérémonie blanche" où les jeunes s’exercent au maniement du drapeau avec leur parrain (porte-drapeau titulaire) et au déroulé d’une cérémonie.
Point d'orgue de cette formation, les élèves font officiellement leurs premiers pas de jeunes porte-drapeaux lors d’une cérémonie commémorative, aux côtés des anciens combattants, des élus, et des autorités civiles et militaires. Toutes les promotions sont sollicités sur la base du volontariat pour participer aux grands évènements historiques et cérémonies (8 mai, 11 novembre, 18 juin, 14 juillet, libération de Marseille…).
À l'issue de la formation, les élèves reçoivent un diplôme de "Jeune porte-drapeau de la Ville de Marseille".
4 questions à un jeune porte-drapeaux
Arthur Lombard est lycéen et porte-drapeaux depuis deux ans.
Comment es-tu devenu porte-drapeaux ?
J’ai commencé ma formation de porte-drapeaux au début de la 3e. Ma professeur d’histoire-géographie a évoqué avec nous l’École des jeunes porte-drapeaux. Ce qui m’a parlé tout de suite, c’est le principe d’aller aux cérémonies de commémoration et de porter les couleurs de la France. J’envisage de faire une partie de ma carrière professionnelle dans l’armée.
Qu’est-ce que tu as appris pendant ta formation ?
Pendant la formation à l’École des jeunes porte-drapeaux, on nous a expliqué le fonctionnement des cérémonies, le rôle des personnes qui s’y trouvaient. On a travaillé sur le devoir de mémoire, sur l’importance d’aller à ces cérémonies et de porter le drapeau. Depuis, j’ai pu participer à plusieurs cérémonies, dont celles du 11 novembre et du 8 mai.
Comment se sont passées les cérémonies auxquelles tu as participé ?
Assister à ces cérémonies était très intéressant, je n’en avais pas l’habitude. C’est agréable de se dire qu’on en fait partie, qu’on fait notre devoir de mémoire en portant le drapeau, d’autant plus qu’on représente une association de vétérans, des soldats morts au combat et leur famille. C’est important de représenter la mémoire des gens.
Qu’est-ce que cette expérience de porte-drapeaux t’apporte ?
Avant de devenir porte-drapeau, le devoir de mémoire, je l’avais déjà en tête, mais ça ne me parlait pas tant que ça. Cette expérience a été très enrichissante d’un point de vue humain, ça m’a apporté de bonnes relations. Et ça m’a appris l’humilité. Ce sont des qualités qui vont me servir par la suite.
Porter un drapeau pendant 30 min à 2h, c’est épuisant, et souvent, ce sont des personnes de plus de 60 ans qui le font. Au-delà de l’aspect physique, il faut avoir le mental pour tenir l’effort sur la durée.
A l’école, on apprend les événements historiques, la grande Histoire. Être porte-drapeaux nous permet d’en apprendre sur les histoires de personnes, de familles, la mémoire humaine.