Les toits c’est toi, Marseille - Habiter la cinquième façade

Nom de l'entreprise

Camille Rocheron Architecte

Nom et prénom

Rocheron Camille

Titre de la contribution

Les toits c’est toi, Marseille - Habiter la cinquième façade

À quelle thématique le projet répond-il ?

Refabriquer la ville

Un immeuble emblématique

Résumé

Révéler le foncier invisible des toits-terrasses marseillais pour créer une nouvelle strate habitée, sans détruire ni surélever massivement. Des centaines de toits techniques peuvent accueillir des habitats légers, participatifs et abordables, transformant les souches de ventilations en logements atypiques. Un modèle de densification douce qui finance la rénovation énergétique des copropriétés tout en créant des logements accessibles. Faire avec le «déjà là» pour réinventer le ciel marseillais.

Description

La cinquième façade : une ressource

Marseille révèle un paysage méconnu : des centaines de toits-terrasses parsemés de souches techniques, d'édicules délaissés, de gaines de ventilation désordonnées. Cette cinquième façade constitue un extraordinaire gisement foncier – déjà artificialisé, déjà accessible, déjà structuré.
Notre proposition s'inscrit dans la philosophie de l'Atlas du foncier invisible de Selva et Maugin : intensifier sans étaler, densifier sans détruire. La ville présente une mixité remarquable entre le bâti ancien avec ces immeubles trois-fenêtres aux toits de tuiles et les constructions modernes des années 60-80 en béton, dotées de toits-terrasses techniques. Ces dernières ne doivent pas être démolies mais réinventées. Faire avec le «déjà là» est une nécessité écologique autant qu'une opportunité urbaine.

Un potentiel technique à révéler

Ces immeubles possèdent des atouts structurels remarquables: dalles béton dimensionnées généreusement, structures pérennes, accès existants via les édicules techniques. Sans repenser structurellement les bâtiments, il est techniquement possible d'ajouter un niveau léger – simple ou duplex avec mezzanine – transformant ces espaces résiduels en lieux de vie.
L'accès se fait par les escaliers existants, préservant ainsi l'autonomie de ces nouveaux logements. Cette contrainte devient opportunité : elle garantit l'indépendance de ces habitats du ciel, créant une typologie inédite de logements.

Un principe participatif et diffus

Nous imaginons une multitude de micro-projets participatifs dispersés sur l'ensemble du territoire marseillais. Chaque toit devient le support d'une aventure humaine : des familles co-construisent leur habitat avec des architectes, créant des logements sur-mesure, abordables et évolutifs.
La construction adopte une approche quasi-industrielle via des éléments préfabriqués en atelier, adaptables à chaque configuration de toit, puis montés à la grue directement sur site.

Un modèle économique vertueux

Les copropriétés vendent leur foncier aérien à prix maîtrisé pour la construction de ces habitats. Les recettes générées aident à financer directement les travaux de rénovation énergétique et d'entretien de l'immeuble. Ce mécanisme vertueux permet de réduire les charges pour tous les copropriétaires tout en créant du logement accessible.

Réinventer le ciel marseillais

Au-delà de la création de logements, ce projet transforme radicalement l'image de la ville vue d'en haut. Les toits techniques désordonnés deviennent des espaces habités, plantés et vivants.
Cette transformation s'inscrit dans une vision plus large : réduire les construction nouvelles, privilégier l'intensification de l'existant, créer de la ville sur la ville. Une réponse concrète et poétique aux défis de la ville de demain: loger plus sans étaler, rénover sans gentrifier, densifier sans déshumaniser.

Camille Rocheron Architecte et Alexis Hausemer Ingénieur Architecte

Présentation en PDF