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Architectures réversibles en milieux fragiles

Architectures réversibles en milieux fragiles

Description

Nom et prénom

Gibault Lancel Louis
Étudiant à l'École Nationale Supérieure d'Architecture de Paris-Belleville

 

Titre de la contribution

Architectures réversibles en milieux fragiles

 

À quelle thématique le projet répond-il ?

Investir le littoral

Les Îles du Frioul

 

Résumé

Face à l’essor du tourisme à Marseille depuis plusieurs années, les îles du Frioul font face à une pression croissante, reflet de l’engouement populaire pour les espaces naturels du Parc national des Calanques. Pour répondre à cette fréquentation sans compromettre la biodiversité fragile, le projet propose un dispositif léger, réversible et éphémère.
Il repose sur deux principes clés : recréer des zones d’ombre essentielles à la faune et à la flore, et surélever les segments de sentiers fragilisés par l’érosion et le passage intensif des visiteurs.
Conçu pour s’adapter aux spécificités écologiques des îles du Frioul - comme à d’autres territoires sensibles de la région - le projet illustre qu’il est possible d’accueillir un afflux touristique croissant tout en maîtrisant la dégradation des milieux naturels.

 

Description

Trésor naturel aux portes de Marseille, le Parc national des Calanques offre un paysage unique, mais fragile. Sous l’effet d’une fréquentation toujours plus forte, leur sol s’érode, leur biodiversité s’épuise. Comment alors continuer à y accéder sans les détruire ? Le projet propose un dispositif où l’architecture devient un outil de préservation, tout en améliorant l’expérience des visiteurs.

Plutôt que de construire en dur, il s’agit d’imaginer des installations légères et réversibles, inspirées par l’ingénierie écologique. Son ambition : protéger les sentiers sans les interdire, offrir de l’ombre sans artificialiser, permettre une cohabitation respectueuse entre nature et visiteurs. Ces aménagements favorisent également un confort accru, rendant la découverte des îles du Frioul plus accessible et agréable.

Le sol de l’archipel souffre du piétinement, du ruissellement et du vent. L’étude propose de surélever certains tronçons de sentiers durant les pics de fréquentation : sur les pentes, des caillebotis métalliques protègent la roche et sécurisent les passages, limitant ainsi les risques de glissades. Sur les portions planes, des plateformes ajourées répartissent la pression et permettent à la végétation de se régénérer. Cette strate artificielle offre aux visiteurs des parcours plus sûrs et confortables, en facilitant la circulation sur des sols parfois fragiles.

Dans un contexte de réchauffement climatique, l’ombre devient un levier écologique. En revisitant une tradition méditerranéenne – les draps tendus aux fenêtres "i panni stesi" – le dispositif prévoit de grands voiles ignifugés suspendus entre de fins portiques métalliques. Ces zones fraîches réduisent le stress thermique des plantes, limitent l’assèchement du sol et diminuent ainsi les risques d’incendie. Ces structures ombragées ponctuent et orientent les flux de visiteurs en proposant des points de halte agréables, comme des espaces de pique-nique, des postes d’observation ou encore des points d’eau. Ces pauses peuvent devenir de véritables petites attractions aidant à désengorger les zones sensibles et à mieux répartir la fréquentation sur l’île.

Dans un contexte où les paysages s’abîment sous la pression touristique, il devient urgent de se demander : et si l’architecture pouvait vraiment devenir une alliée de la nature ? Conscient de ce fragile équilibre entre présence humaine et préservation de l’environnement, le projet explore une occupation temporaire et réversible des lieux, respectueuse des écosystèmes présents au Frioul. Il encourage ainsi une pratique touristique plus responsable, où chaque visiteur devient acteur de la protection de ce site exceptionnel.
En s’engageant dès maintenant dans cette démarche, Marseille peut à la fois préserver ces espaces fragiles et renforcer le lien essentiel qui l’unit à son patrimoine naturel.

 

Crédit des visuels

Louis Gibault Lancel

 

 

 

 

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