Environnement Environnement

Découvrez la Roseraie rénovée du Parc Borély

Le "Grand prix de la Rose" clôt le concours d'obtenteurs de roses organisé depuis 2007 par la Société Nationale d'Horticulture de France. Sept villes dont Marseille y participent : Annecy, Bordeaux, l'Haÿ-Les-Roses, Montpellier, Nancy et Rennes. 

Pour la première fois, la remise des prix s'est déroulée à Marseille, jeudi 11 mai 2023, à l'occasion du centenaire et de la restauration de la Roseraie du Parc Borély.

Un week-end festif a été organisé par la Ville de Marseille les 13 et 14 mai 2023 à la Roseraie et au Jardin botanique du parc Borély. 
Les animations étaient entièrement gratuites.

 

Une entière réhabilitation de cette roseraie « à la française »

La roseraie de forme elliptique s’étend aujourd’hui sur une surface de 5 000 m². Elle a conservé son tracé historique et patrimonial, qui fait d’elle l’une des dernières roseraies classiques, dites « à la française »

Face à l'usure du temps, des travaux de restauration se sont avérés nécessaires. Ils ont consisté à maintenir et renforcer la structure originelle, adapter le réseau d’arrosage et procéder au changement du substrat, entre autres. Les maçonneries, les structures et mobiliers ont également été rénovés. 

Le projet a été ensuite prolongé par la municipalité qui a lancé le terrassement du bassin, sa construction et sa remise en eau, le renforcement des allées, la mise en place des voliges, les aménagements des bords de l’Huveaune, et la plantation de haies paysagères et de rosiers.
 

Le Parc Borély et sa Roseraie 

L'histoire du Parc Borély débute au XVIIIe siècle, lorsque Joseph Borély, issu d'une famille d'armateurs et de négociants marseillais, décide de bâtir un domaine dans le quartier de Bonneveine. 

Constituée initialement de "terre, vigne, prés, jardins, arbres et bâtiments", la propriété s'agrandit tout au long du XVIIIe siècle, jusqu'à ce que Louis de Borély entreprenne de faire construire une élégante bastide dont la réalisation finale sera confiée à l'architecte provençal Esprit-Joseph Brun.
Lorsque Louis-Joseph Denis de Borély hérite du domaine en 1770, il fait appel au paysagiste Embry dont le jardin classique, conçu dans l'esprit de Le Nôtre, semble avoir été en grande partie réalisé. 

Au milieu du XIXe siècle, devenue propriétaire du domaine, la Ville de Marseille sollicite l'architecte Jean-Charles Alphan, paysagiste renommé, assisté de son collaborateur, Jean-Pierre Barillet-Deschamps, pour y réaliser un parc public. Le projet retenu prévoit trois parties distinctes, un jardin à la française, un parc à l'anglaise et un champ de courses en front de mer ouvert en 1860.

Le parc actuel a conservé les grandes lignes du projet Alphan. La partie française fait face à la bastide depuis la grille du parc. La perspective s'achève sur la terrasse du château, en contrebas de laquelle se trouve le "bassin de France". La partie anglaise, à l'est du parc, s'étend autour du lac et de son embarcadère. C'est un jardin au tracé souple intégrant de vastes pelouses avec la roseraie, plantée dans un espace dessiné à la française. On y trouve, en son milieu, une statue de Diane et une cascade en rocaille qui héberge "l'Homme aux oiseaux", sculpture de Jean-Michel Folon. 

Le Parc Borély a obtenu en 2005 le label "Jardin remarquable" du ministère de la Culture. Ce témoignage vivant de l'art bastidaire fait de ce lieu un site unique en Europe.

La Roseraie

Lorsqu'en 1899, il crée sa roseraie dans le village de l'Haÿ, Jules Gravereaux déclenche l'enthousiasme et toutes les grandes villes entendent s'inspirer de son exemple. 
En 1905, la Ville de Paris confie à Jean Nicolas Forestier la création de la roseraie de Bagatelle dans le bois de Boulogne. 

Pour Marseille, il faut attendre 1923, pour qu'à l'initiative d'Édouard Heckel, le Jardin botanique du parc Borély soit tranféré à son emplacement actuel et remplacé par une roseraie. 
La mise en place de celle-ci se fit sous la responsabilité d'Auguste Bonifay, chef jardinier au Jardin botanique. Son travail fut reconnu, il y a quelques années, par l'installation d'une plaque commémorative dans la Roseraie. 

Le parti paysager choisi fut celui d'une Roseraie régulière en hémicycle, avec deux entrées principales soulignées par des pergolas donnant sur une allée circulaire complétée de cheminements secondaires. Les allées étaient sablées, les massifs de rosiers entourés de parties pelousées. Tonnelles, arceaux et chaînes furent installés pour accueillir les rosiers grimpants. Sculptures et pots Médicis rehaussaient le décor. 

Dès sa création, la Roseraie connut un franc succès, en particulier auprès des jeunes mariés venus s'y faire photographier. Elle occupe toujours le même emplacement et a conservé son tracé historique. Seuls, les vases en pierre ont disparu et le choix variétal a évolué pour suivre les tendances horticoles actuelles. 

Elle accueille les variétés présentées au concours de roses nouvelles organisé par la Société Nationale d'Horticulture de France, de concert avec les autres grandes roseraies nationales françaises. 

Quelques chiffres

  • ​52 variétés ont été plantées, soit plus de 2 500 rosiers ;
  • 162 variétés de rosiers buissons ;
  • 20 de rosiers tiges et cascades ;
  • 15 de rosiers paysagers ;
  • 54 de rosiers grimpants et 1 variété de rosiers miniatures.

En tout, 2 511 rosiers : 1 100 rosiers buissons ; 1 285 rosiers paysagers ; 66 grimpants ; 40 miniatures et 20 rosiers tiges et cascades.

Marseille et les roses

Parmi les jardiniers marseillais qui se sont intéressés aux roses, on trouve des amateurs, souvent éclairés, des professionnels et deux rhodologues, Louis Chaix et Jules Monges. 
Tous font partie de la Société d'Horticulture et participent à ses activités dont on retrouve les comptes rendus dans "L'horticulteur provençal" et la "Revue horticole des Bouches-du-Rhône".
 

La Société d'Horticulture et d'Arboriculture des Bouches-du-Rhône

La Société d'Horticulture et d'Arboriculture des Bouches-du-Rhône prend son nom actuel en 1966 et transfère, en 1999, son siège social du cours Jean Ballard à la bastide Bortoli, située dans le quartier de Mazargues.
Le 16 juin 2000, la Société inaugure les nouvelles salles de la bibliothèque qui possède de nombreux ouvrages et bulletins de sociétés savantes régionales, nationales et étrangères depuis le XVIIIe siècle. La bibliothèque présente également une collection de barbotines, ainsi qu'une séminothèque rassemblant plusieurs centaines de graines. 

L'une des principales vocations de la Société est de faire partager à ses membres, à l'aide de conférences, de démonstrations, d'ateliers (botaniques, art floral et bonsaï) et de sorties (visites de jardins, journées botaniques), les savoirs et les connaissances de l'Horticulture et de l'Arboriculture dans tous leurs domaines, selon un esprit de solutions naturelles et respectueuses de l'environnement. 

Elle est la seule société botanique en France à gérer un centre de formation. 
 

Les expositions publiques

Organisées par la Société d'Horticulture, ces expositions vont se dérouler annuellement puis biannuellemnt. 

La première se tint du 19 au 21 mai 1846 et se déroula à l'hôtel d'Orient. Les roses y sont présentes avec plus de 120 variétés. Les expositions suivantes sont organisées par la Société d'Horticulture dans divers lieux comme le Château des Fleurs en 1848, sur le cours du Chapitre ou au Palais des beaux-arts. Celle du 28 mai 1890 est entièrement consacrée aux roses et se déroule au Palais des beaux-arts de la place Carli. En 1902, l'exposition de printemps, qui se tient le 16 mai sur le cours du Chapitre, aura un retentissement national, car elle accueille le 6e Congrès national des rosiéristes au cours duquel sont abordés divers sujets comme les meilleures variétés pour potées dans le midi. 
Le Congrès des rosiéristes reviendra une nouvelle fois à Marseille à l'occasion de l'Exposition coloniale de 1922 et les séances de travail se tiendront au Parc Chanot.
 

Les roses créées à Marseille

Dès les années 1840, la firme Boulanger et Desponds réalisait des semis de roses en vue d'obtenir de nouvelles variétés dont aucune, cependant, ne connut une renommée nationale. 
Parmi les variétés, on peut citer : 

  • "Provins tricolor à fleurs pleines" (1848)
  • "Marie Chargé" (1851)

D'autres roses évoquent la cité phocéenne comme : 

  • "La Belle Marseillaise" (1835)
  • "La Marseillaise" (1976)

Il faut attendre les années 1980 pour que Marseille trouve une place dans le monde de la création des roses . C'est en 1983 qu'est éditée "Topaze".
Depuis cette date, ce sont plus de 140 variétés marseillaises qui ont été commercialisées en France, mais aussi dans toute l'Europe, en Russie, au Japon, aux USA ou en Australie. Plusieurs de ces variétés portent des noms très locaux comme "Marseille en fleurs" (2010) ou "Casteu-Gombert" en 2011.

Galerie photos