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Rendez-vous avec la Foire aux santons et le Marché de Noël

Rendez-vous traditionnels et populaires de cette fin d'année, la Foire aux santons (du samedi 18 novembre au dimanche 31 décembre) et le Marché de Noël  (du 2 décembre 2023 au 7 janvier 2024) ouvrent leurs chalets.

C'est un véritable village de Noël qui prend place sur le Vieux-Port et ses alentours.

La 221e édition de la Foire aux santons vous fait découvrir son lot de nouveautés ou encore le petit plus pour compléter votre crèche auprès des santonniers passionnés.  Les groupes folkloriques animeront les allées. Ouverture officielle, dimanche 19 novembre, avec la traditionnelle messe des santonniers

Pour sa nouvelle édition, le marché de Noël présente près d'une soixantaine d’artisans et de créateurs. Les visiteurs pourront y découvrir des savons, des bijoux, des biscuits, des décorations et céramiques, des peintures, des bougies et multiples jouets et gourmandises. 

Des artistes de rue animeront le Vieux-Port pendant toute la durée des fêtes de fin d’année avec de nombreux interludes artistiques en déambulation : sur des échasses, en musique, déguisés... circassiens, clowns, jongleurs, magiciens...

Foire aux santons
Du 18 novembre au 31 décembre 2023
Quai du Port (1er)

Marché de Noël

Du 2 décembre 2023 au 7 janvier 2024
De 10h30 à 20h tous les jours et 21h les vendredis et samedis
Bas de la Canebière et Place du Général De Gaulle (1er)


 

Êtes-vous incollable sur les santons de Provence?

Êtes-vous un "vrai(e)" provençal(e) ? Savez-vous ce qu’est un bouscatié ? En quelle matière sont fabriqués les santons ? A l’occasion de l’inauguration de la foire aux santons ce dimanche, nous zoomons sur cette tradition ! Allez, c’est l’occasion de tester vos connaissances !               

Pour la petite histoire
Pas de santons sans leur crèche !
La crèche désigne à l'origine une auge, une mangeoire. Ce terme est d'origine francique et désigne, au sens strict, une mangeoire pour les animaux. C'est dans une mangeoire que Jésus aurait été placé à sa naissance. Par extension, la crèche désigne la représentation de l'étable avec les santons qui la peuplent !

La Révolution made in santon : le moulage à l’argile
Fabulous, pardon, fabuleux mélange de profane et de religieux, les personnages de la crèche, les santons – de "santoun", signifiant "petit saint" en provençal – ont évolué avec le temps.
La scène de la Nativité (l’Enfant Jésus, saint Joseph, la Vierge Marie et, devant leur abri, rangés en demi-cercle, les bergers agenouillés) existait avant la Révolution, dans les églises et dans les familles aristocratiques. Cet usage se serait enraciné en Provence, puis populariser sous l’influence des couvents franciscains : leurs moines exercèrent dès l’aube du XIIIe siècle une grande influence auprès du "menu peuple". Les personnages étaient alors fabriqués en bois sculpté, verre filé, carton-pâte. Vint la Révolution française : on ferme les églises et on interdit les crèches. Petit à petit, les populations la recréèrent chez eux !
Jean-Louis Lagnel (1764-1822) invente le santon à un sou en perfectionnant la technique du moule (propre aux figurines en cire) et l’adapte à l’argile vers 1797. Pour fabriquer ses personnages, il observe le petit peuple de Marseille et ses métiers : le meunier, les pêcheurs, le rémouleur…
Le succès est immédiat et ils se répandent en grand nombre à partir du XIXe siècle, devenant les santons traditionnels. Ce qui explique qu’aujourd’hui encore on les représente dans les vêtements d'époque.
La technique est à peu près la même depuis cette période : argile cuite au soleil ou au four, peinte à la gouache ou à la détrempe.
Il existe plusieurs tailles de santons, on peut harmoniser plusieurs tailles dans une même crèche pour donner de la perspective ! Et l’abri, grotte ou étable est planté dans un décor provençal :collines, restanques, oliviers, cyprès, ponts romains !

La Pastorale
Petit à petit, les canons des santons évoluent et le tournant décisif est amorcé avec la pastorale Maurel (crééé en 1842). Les santons deviennent de véritables personnages de théâtre, s’exprimant en langue provençale.

Evolution et tradition
En tant que représentation de la vie provençale ou marseillaise, les personnages de la crèche évoluent avec le temps… On peut trouver désormais des santons rejouant la partie de carte de Marcel Pagnol ou bien à l’effigie de Fernandel !
 

Mais qui sont ces santons ?

Les offrants apportent un présent. Les orants n’apportent rien que leur joie mais ont aussi leur importance.

  • Le joueur de tambourin (lou tambourinaïre) avec son galoubet et son tambourin (orant)
  • Le ravi (lou ravi) : un innocent au sens de joie, de ravissement et de partage de sa joie, c’est tout ce qu’il a à offrir. Représenté debout, ou bien seulement moulé en buste, vêtu de vêtements rapiécés, les deux bras levés vers le ciel (exprimant la surprise et l’allégresse).
  • Les vieux (Li Viéi) : ils marchent de concert vers la crèche, se tenant par le bras, rivés l’un à l’autre. Ils sont endimanchés et apportent leur offrande dans un panier d’osier.
  • Le meunier (lou mounié) : descend de la colline, laissant derrière lui son moulin. Vêtu de blanc, bonnet compris, la large taillole rouge de tradition entoure sa taille. Il porte en offrande un sac de farine. Parfois, il est juché sur un âne, le sac posé en travers de sa monture. Appelé Barnabeu dans la pastorale Maurel.
  • Les bergers (li pastoun ou bergie ) : Il existe quatre bergers, ce sont des offrants.
    Sauvaire : le baïle, le chef. Il offre l’agneau de l’année. Vêtu d’une ample cape brune, chapeau de feutre à la main. Giget est debout, suivi de son chien, il porte un agneau tardif, une musette, son chapeau est rejeté en arrière, un foulard de couleur est noué à son cou. Nourat tient un gros mouton et un parapluie. Le dernier et le plus jeune, vêtu de sa houppelande de drap marron joue de la flûte.
  • Le rémouleur (l’amoulaire) : l’aiguiseur de couteaux et outils tranchants, allant de village en village proposer ses services. Il arbore un large feutre noir et un tablier de cuir.
  • Le pêcheur (lou pescaire) : témoin de la pêche de rivière : bonnet rouge sur la tête, debout, la canne tendue devant lui. En bandoulière, il porte le panier pour mettre ses prises, et sa musette contennat son casse-croûte et ses appâts. On le place sur le pont enjambant le torrent ou la berge.
  • Le pêcheur de bord de mer est lou pescadou : il porte aussi un bonnet rouge incliné, il est vêtu de bleu et sa vareuse s’ouvre sur un tricot rayé.Il porte un panier d‘osier (le banston) plein de poissons et un filet à l’épaule.
  • Le chasseur (lou cassaire) : il porte son fusil, la crosse en bas. Un carnier plein de gibier pend à son côté, il est vêtu d’une veste et d’un pantalon de drap solides avec des guêtres pour courir la garrigue.
  • La fileuse ( la filarello) : vêtue d’un ample chapeau de paille, tient à la main le fuseau enrobé de laine.
  • Le bûcheron (lou bouscatié) : en bras de chemise, la serpe glisée dans son centuron de cuir, ploie sous le lourd chargement de bois. Il arrive de la forêt.
  • La lavandière (la bugadiero) : cette humble femme du village est représentée agenouillée ou debout avec les attributs de son travail : battoir, panier à linge. Elle est vêtue simplement, avec un gros tablier et un bonnet retient ses cheveux.
  • La poissonnière (la peissouniero) : femme haute en couleurs, mains sur les hanches, elle porte un ou deux paniers pleins de poissons.

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