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Chaleureuse et populaire, la plage des Catalans accueille des générations de Marseillaises et de Marseillais depuis plus de 200 ans. Nombreux sont les habitants à entretenir un lien presque affectif avec cette plage de Marseille, la plus proche du centre-ville. En effet facilement accessible, elle voit passer chaque année, et plus particulièrement pendant la saison estivale, des dizaines de milliers de baigneurs qui viennent profiter de son eau calme et de sa vue imprenable sur l'archipel du Frioul.

Le projet de réhabilitation d'un site historique

Afin d'améliorer l'accueil de tous les Marseillais à la plage et permettre une cohabitation harmonieuse de toutes les pratiques, un projet d'aménagement conduit par l'agence d’architecture Yvann Pluskwa a été retenu en 2020. Ce projet s’attelle à la réhabilitation des arcades historiques, de la tour du Lazaret, de la place haute et de la partie Nord de l'anse, située au pied du Cercle des Nageurs.

Tout en prenant en compte les contraintes du site, les lois qui encadrent et protègent le littoral, la préservation de la mémoire du lieu ainsi que la nécessaire adaptation aux nouveaux usages, le projet d'aménagement a vocation à :

• libérer au maximum l’espace de la plage,
• proposer une large palette d’usages et de services pour toutes et tous,
• offrir des aménagements de qualité plus facilement accessibles à toutes et tous,
• préserver et valoriser le patrimoine du site.

Pour cela, le projet prévoit :

• d'augmenter l’espace offert à la baignade grâce au déplacement des terrains de beach-volley,
• de créer deux nouvelles places publiques de part et d’autre de la plage afin d’offrir des espaces de rencontres et de partage,
• de mettre en place un nouvel accès à la baignade au nord du site, qui permettra à tous les publics d’accéder à la mer et notamment aux personnes en situation de handicap,
• de proposer des services dans les arcades rénovées (douches, sanitaires, consignes adaptées aux PMR).

Un projet pensé par et pour les Marseillaises et Marseillais

La plage des Catalans est un espace public exceptionnel qui mérite d’être amélioré pour offrir à un grand nombre de Marseillaises et de Marseillais des services de qualité. La Ville de Marseille a souhaité associer les usagers de la plage à cette réflexion.

La Ville de Marseille a ainsi lancé, durant l'été 2022, un vaste appel à participation auprès des Marseillaises et des Marseillais afin de recueillir leur avis sur le projet de réhabilitation de l'emblématique anse des Catalans. Plus de 4 500 contributions ont été enregistrées permettant de mieux cerner les usages et les attentes des habitants en terme de services, d'occupation de l'espace et d'accès à la plage.

Sur quels sujets l'appel à participation a-t-il porté ?

• Sur la rénovation de la plage et ses abords,
• Sur le développement de nouveaux services, l’amélioration des services existants,
• Sur l’amélioration de l’accessibilité à la plage à toutes et tous.

Comment les avis ont-ils été recueillis ?

Une enquête en ligne, du 14 juin au 9 juillet 2022. Elle a porté sur : 

• ce qu’il faudrait améliorer pour que la plage soit plus agréable,
• les services qu'il faudrait renforcer ou créer,
• les problèmes d’accessibilité.

 

Deux visites commentées de la plage et de ses abords ont été organisées pour découvrir tous les espaces concernés par le nouveau projet, les contraintes et réglementations à prendre en compte.

Trois ateliers en salle pour prendre connaissance des grands principes d’aménagement, réfléchir en petits groupes à des améliorations.

Des permanences à l'entrée du site, au Cabanon de la Participation, pour échanger directement avec les personnes qui viennent à la plage sur le projet d'aménagement et sur leurs attentes. 5 permanences hebdomadaires pendant 3 semaines. 

Une boite mail dédiée pour recueillir questions et contributions.

Que pensent les Marseillaises et les Marseillais de la plage des Catalans ?

Lors de cette enquête, 69% des participants déclarent fréquenter la plage pour s'y baigner ou pour y prendre un bain de soleil (58%). 49% s'y rendent pour profiter de son point de vue sur la mer et 34% pour partager un moment convivial en famille ou entre amis (pique-niques, apéros...). 19% des familles marseillaises choisissent cette plage pour y faire des jeux de sable avec leurs enfants ou pour y pratiquer la nage sportive (19%). 8% des participants déclarent y pratiquer le beach-volley ou des sports de plage (raquettes, ballon...).

 

 

Les activités pratiquées actuellement sur la plage

 

Activités que le grand public souhaite renforcer et/ou développer

Les points d'évolution souhaités par les participants 

• La très forte fréquentation de la plage et les difficultés de fonctionnement qui en découlent sont très souvent évoquées par les participants comme un axe majeur d'amélioration à prendre en compte dans le projet de réhabilitation. Pour une large majorité d'entre eux, la priorité est de pouvoir continuer à pratiquer leurs activités favorites dans de meilleures conditions : avec davantage de confort, de place et dans une ambiance apaisée.
• De nombreux participants souhaitent bénéficier d’une offre de restauration simple permettant de pique-niquer, goûter ou boire un verre sur place (commerce de type buvette, glacier ou snack).
• De plus, beaucoup de contributions ont porté sur la découverte de la faune et de la flore marine (sensibilisation à l’environnement) en particulier pour les enfants ainsi que sur la mise en place des services culturels gratuits (expositions, prêts de livres...) 
• Les participants proposent d'apporter plus de végétation et d'ombrage. La chaleur et les effets du réchauffement climatique ont été au coeur de nombreux échanges. Nombreux d'entre eux proposent de préserver un maximum de sols à leur état naturel, de multiplier les plantations d'arbres ou encore d'aménager plusieurs espaces de repos à l'ombre autour de la plage.
• La mise en place d’une offre de transats a suscité des avis divergents : ce type de service, relativement demandé dans le cadre du questionnaire en ligne, a fait l’objet de nombreux débats entre les participants rencontrés au Cabanon de la participation, positionné à l'entrée de la plage. Compte tenu de la fréquentation importante de la plage, certains participants restent attachés à ce que la plage demeure « la plus libre possible ». D’autres demandes ont enfin été formulées : l’ouverture de créneaux pour tous sur le terrain de beach-volley, ou la mise en place d’activités nautiques (type location de paddle).
• La propreté de la plage a été l’objet de nombreuses contributions. Les participants souhaitent que l’entretien de la plage soit amélioré, avec la mise à disposition de poubelles en plus grande quantité et l’augmentation de la fréquence de ramassage et de nettoyage. Autre préoccupation forte, l’entretien du site et des bâtiments rénovés une fois les travaux réalisés afin d'éviter leur dégradation.
• Le souhait d'améliorer les douches, les sanitaires et les consignes a été exprimé : d'en disposer en plus grand nombre, et avec des horaires élargis (tôt le matin, tard le soir) et tout au long de l'année, tout en préservant leur gratuité et en garantissant un service de nettoyage plus fréquent. 
• La question de la sécurité sur la plage est évoquée dans un certain nombre d’échanges, avec comme principales demandes : l’extension de la surveillance de la baignade à la rive sud et une présence plus importante des services de police.
• Il a été question également de l'amélioration de l'accessibilité à la plage et à la mer pour tous en créant un nouvel accès à la baignade sur la rive Sud, et améliorer l'accès à la baignade pour les personnes à mobilité réduite sur le secteur Nord.

Pour une large majorité de contributeurs, la proximité de la plage avec le centre-ville est un atout indéniable. La plupart d’entre eux ont un avis positif sur son accessibilité en transports en commun, à pied ou à vélo. Il souhaitent cependant : 

• l'augmentation de la fréquence de passage des bus,
• l'extension des horaires des bus (notamment en soirée),
• une meilleure signalétique pour identifier les arrêts de bus qui sont difficiles à trouver en sortant de la plage,
• plus de stationnements (dont PMR),
• la sécurisation du trajet depuis le Vieux-Port avec l’aménagement de pistes cyclables,
• la pose d'arceaux à vélos en nombre suffisant à proximité du site.

L'anse des Catalans, un site protégé

L'État est propriétaire de l'anse des Catalans qui appartient au domaine public maritime naturel et dont la gestion a été confiée à la Ville de Marseille. De ce fait, l'État, au travers de la Direction Départementale des Territoires et de la Mer (DDTM) veille à s'assurer de la conformité du projet d'aménagement proposé aux règles applicables en matière de protection du domaine public maritime.

Comme toutes les plages françaises, la plage des Catalans est soumise à des règles très strictes qui visent à préserver la biodiversité terrestre et marine. Se trouvant au cœur d'un domaine public maritime naturel, la plage des Catalans doit réglementairement :

• donner un accès libre et gratuit au public à son site,
• permettre la libre circulation sur la plage sur une largeur significative tout le long de la mer,
• mettre en valeur son patrimoine (naturel, bâti et paysagé),
• offrir des services publics nécessaires (des sanitaires adaptés aux PMR, des douches dont des douches adaptées aux PMR, cabines, eau) et proportionnés aux utilisateurs de la plage,
• assurer le maintien du sable et stabiliser le rivage (préserver son trait de côte),
• protéger la biodiversité,
• mettre tout en œuvre pour que le site recouvre son état naturel. 

Les règles d’occupation des plages précisent qu'au minimum 80% de la longueur du rivage et au minimum 80% de la surface de la plage (à mi-marée) doivent être libres de tout équipement et installation (dans le cas d'une plage artificielle les limites sont fixées à 50%). Des aménagements légers peuvent être mis en place en fonction de la situation et de la fréquentation de la plage ainsi que du niveau de services offerts dans son environnement proche. Ils sont soumis à autorisation préalable.

Pour lutter contre le risque de submersion marine et maintenir le rivage actuel, la plage et toute l’anse doivent être protégées contre les vagues et la houle, ce que prévoit l'aménagement proposé.

Les embruns salés, les brumes de mer, l’écart important de température et d’hygrométrie, le soleil et le sable entraînent une corrosion rapide et des dilatations anormales des matériaux. Ces conditions météorologiques extrêmes impliquent donc de choisir des matériaux robustes qui puissent assurer la pérennité du site et la sécurité des usagers. 

Le site de l'anse des Catalans se situe dans un périmètre protégé au titre des monuments historiques, entre les forts Saint-Jean et Saint-Nicolas. À ce titre, les Architectes des Bâtiments de France devront rendre un avis définitif sur le projet d'aménagement proposé. Une attention particulière sera portée sur la valorisation de la tour du Lazaret et le bâtiment d'angle sud-est. Le service archéologique de la Direction Régionale des Affaires Culturelles a supervisé le diagnostic archéologique sur le bâtiment d'angle mené par l'INRAP pour lequel les premiers résultats sont attendus. Il supervise actuellement des fouilles autour de la Tour du Lazaret, monument exceptionnel datant du XVI^e siècle. L'arcature de la plage datant de 1860 ainsi que l'écurie de l’impératrice Eugénie construite en 1854 devront également être préservées.

Le calendrier du projet

Année 2020

• Mars : choix de l’équipe de maîtrise d’œuvre pour mener le projet d'aménagement
• Réalisation du diagnostic du site, étude des contraintes à intégrer

Année 2021

• Réalisation d’une esquisse du projet d'aménagement tenant en compte les contraintes du site
• Échanges avec les partenaires sur le projet et mise à jour du projet

Année 2022

• Mars : validation des grands principes d’aménagement par la Ville de Marseille
• Du 14 juin au 9 juillet : appel à participation des Marseillaises et des Marseillais afin de faire évoluer le projet d'aménagement
• Automne - hiver : diagnostic archéologique sur le bâtiment d'angle sud-est

Année 2023

• Suites et conclusions du diagnostic sur le bâtiment d'angle sud-est et fouilles archéologiques sur la Tour du Lazaret
• Études techniques maritimes complémentaires
• Point d'étape avec les Marseillaises et Marseillais, à l'automne
• Validation du projet définitif intégrant les réflexions des usagers

Année 2024

• Avancement des études de conception
• Pré cadrage
• Négociations

Année 2025

• Notification d’un marché de MOE pour sécurisation de la Tour du Lazaret, maintien du périmètre, réorganisation de la saison estivale et travaux de mise en sécurité de la Tour

Année 2026 à 2028 

• Travaux

Année 2029

• Livraison

Les Catalans à Marseille dans l'art

Le quartier et la plage des Catalans, situés à l’entrée du Vieux-Port de Marseille, incarnent un morceau vivant de la cité phocéenne. Lieu de rencontres, de travail et de loisirs, cet espace a inspiré de nombreux artistes, peintres et écrivains notamment, devenant un symbole de la Méditerranée et de la vie marseillaise. Cette mémoire des Catalans est conservée en grande partie dans les collections des Musées de Marseille et les fonds des Archives municipales.

La plage des Catalans dans la littérature

Marseille, avec son port, ses criques et ses quartiers animés, a toujours fasciné les écrivains. Le quartier des Catalans, nommé ainsi en référence aux pêcheurs catalans installés au XVIIe siècle, incarne un microcosme de cette ville portuaire.

C’est Alexandre Dumas, auteur du livre Le Comte de Monte-Cristo, qui immortalisa le lieu dans la littérature française. Ce lien particulier entre l'écrivain et les Catalans remonte au XIXe siècle, époque où Dumas, passionné par la Méditerranée et ses récits, visita Marseille à plusieurs reprises, attiré par son port, ses paysages et ses habitants originaires de tous les coins du globe. Il mentionna d'ailleurs Marseille dans plusieurs de ses œuvres.

Dans Le Comte de Monte-Cristo, une partie essentielle de l'histoire prend place dans la cité phocéenne, notamment au château d'If qui fait face à la plage des Catalans. Cette plage, autrefois moins fréquentée et bordée par un petit village de pêcheurs, incarne le charme méditerranéen qui inspire l'écrivain :

« Un jour, une colonie mystérieuse partit de l'Espagne et vint aborder à la langue de terre où elle est encore aujourd'hui. Elle arrivait on ne savait d'où et parlait une langue inconnue. Un des chefs, qui entendait le provençal, demanda à la commune de Marseille de leur donner ce promontoire nu et aride, sur lequel ils venaient, comme les matelots antiques, de tirer leurs bâtiments. La demande lui fut accordée, et trois mois après, autour des douze ou quinze bâtiments qui avaient amené ces bohémiens de la mer, un petit village s'élevait. Ce village construit d'une façon bizarre et pittoresque, moitié maure, moitié espagnol, est celui que l'on voit aujourd'hui habité par des descendants de ces hommes, qui parlent la langue de leurs pères. Depuis trois ou quatre siècles, ils sont encore demeurés fidèles à ce petit promontoire, sur lequel ils s'étaient abattus, pareils à une bande d'oiseaux de mer, sans se mêler en rien à la population marseillaise, se mariant entre eux, et ayant conservé les mœurs et le costume de leur mère patrie, comme ils en ont conservé le langage. Il faut que nos lecteurs nous suivent à travers l'unique rue de ce petit village, et entrent avec nous dans une de ces maisons auxquelles le soleil a donné, au-dehors, cette belle couleur feuille morte particulière aux monuments du pays, et, au-dedans, une couche de badigeon, cette teinte blanche qui forme le seul ornement des posadas espagnoles. »  Le Comte de Monte-Cristo, 1 éd. 1845 , chap. 3 (« Les Catalans »).

Fort de son succès, le roman sera adapté au théâtre en 1848 puis en opéra, en comédie musicale et en bandes dessinées de tous les continents.

Plus tard, d’autres écrivains provençaux, comme Jean-Claude Izzo, dans sa trilogie marseillaise Total Khéops, et Jean-Pierre Cassely dans son œuvre On a volé les chaînes du port, célèbrent également les quartiers côtiers de Marseille, rendant hommage à leur authenticité et à leur lien avec la mer.

La plage des Catalans dans la peinture et les arts visuels

La lumière unique de Marseille a attiré de nombreux peintres, et la plage des Catalans, avec sa vue sur les îles du Frioul, ses barques colorées et ses cabanons, a été un sujet prisé.

Les peintres provençaux, comme Paul Guigou, Émile Loubon, André Maglione, Maurice Pauzat ou Jean-Jérôme Baugean, et autres artistes précurseurs de l'impressionnisme, tels que Félix Ziem et Louis-Amable Crapelet, ont souvent représenté les paysages méditerranéens, parmi lesquels l'anse des Catalans, capturant les tons chauds et les contrastes maritimes.

 

 

Paul Guigou

1834 (Vaucluse) – 1871 (Paris)

Peintre et graveur, Paul Guigou se forme aux Beaux-Art de Marseille, une des écoles les plus originales et les plus actives de France, alors dirigée par Émile Loubon qui stimule chez les élèves le goût du paysage et les incite à aller peindre sur le motif. Alors que Paul Guigou emménage à Paris en 1862, ses peintures sont régulièrement exposées au Salon de Paris de 1863 à 1870.  Après sa mort en 1971, son œuvre tombe dans l'oubli pendant près de trente ans ; c'est l'Exposition centennale de l'art français de 1900, organisée dans le cadre de l'Exposition universelle à Paris, qui la fera redécouvrir. Au XXIe siècle, quelques expositions, notamment à Paris (musée Marmottan Monet en 2004, réunissant 118 de ses toiles, aquarelles et dessins) et à Marseille (musée des Beaux-Arts en 2005), permettent de le faire mieux connaître. Ses toiles sont aujourd'hui conservées, entre autres, en France au musée d'Orsay et au musée des Beaux-Arts de Marseille.

 

Paul Guigou - C 1271 14 - Musée Cantini / Beaux-Arts - Les Catalans à Marseille - 1869

 

 

Félix Ziem

1821 (Beaune) - 1911 (Paris)

Felix Ziem est un peintre français de l'École de Barbizon, renommé pour ses marines et ses paysages de Venise et de Constantinople. Peintre orientaliste, Felix Ziem est considéré comme un des précurseurs de l'impressionnisme. Après avoir suivi des cours de dessin et d'architecture à l’École des Beaux-arts de Bidon, il rejoint son frère installé à Marseille et ouvre, quelques années plus tard, une école de dessin sur le Vieux-Port.

 

Félix François Georges Ziem - AF 784 07 - Musée du Vieux Marseille / Histoire - Les Catalans - 1850

 

Félix François Georges Ziem - PhGL 3688 08 - Musée Grobet-Labadié / Arts décoratifs - Maisons de pêcheurs aux Catalans

 

 

Louis-Amable Crapelet

1822 (Auxerre) - Marseille (1867)

Peintre orientaliste, élève de l'artiste Camille Corot, Louis-Amable Crapelet est essentiellement connu pour ses paysages et scènes de rue inspirées par ses voyages en Égypte et au Moyen-Orient. Sensible avant les Impressionnistes à traduire la lumière et le caractère fugace des personnages, il joue dans ses œuvres des effets de contraste et de lumière. Il début sa carrière au Salon de Paris avant de se rendre en Égypte puis à Marseille où il est nommé décorateur des théâtres et réalise les décors pour l'opéra de Meyrebeer Le Prophète (1791-1864) et des Gardes Forestiers d'Alexandre Dumas, avec lequel il se lie. Après plusieurs voyages, il meurt à Marseille en 1867.

 

Amable Crapelet - SN CPM 395 - Vue des Catalans - 07 - Musée du Vieux Marseille / Histoire

 

 

Émile Loubon

1809  (Aix-en-Provence) -  1863 (Marseille)

Émile Charles Joseph Loubon est un peintre français réputé pour ses paysages provençaux. En 1845, il est nommé directeur de l’École de dessin de Marseille. Un an plus tard, il fonde le premier salon du Cercle des amis des arts qui donne lieu à une exposition de peintres français réunissant 200 tableaux. On y trouve des toiles d'Eugène Delacroix, Camille Corot, ou Prosper Marilhat. Son œuvre est marquée par la volonté de rendre la grandeur contrastée du paysage provençal, sa beauté mais aussi sa dureté, l’âpreté de la vie rurale. On ressent ainsi la chaleur accablante du soleil qui sèche la terre et la rend si poudreuse que les troupeaux ne peuvent se mouvoir qu’auréolés d’une insidieuse poussière.

 

Émile Loubon - 52205 - Plage des Catalans - 05 - Musée d'Archéologie Méditerranéenne / Service Collections

 

 

André Maglione

1838-1923

Peintre de paysages et de natures mortes, André Maglione étudie aux Beaux-Arts de Marseille, sa ville natale. Il ne participe qu'à deux Salons, celui de 1866 et de 1868. Il fonde en 1867, le Cercle artistique de Marseille et publie en 1903, un ouvrage nommé Monticelli intime de 1871 à sa mort dans lequel il décrit les rencontres de Paul Cézanne avec le peintre Adolphe Monticelli. Il est l'ami du peintre Ziem.

 

André Maglione - 2007.0.611 - La Tour des Catalans - 07 - Musée du Vieux Marseille / Histoire

 

 

Marius Pauzat

1832-1909 (Marseille)

Marius Pauzat, peintre paysagiste et aquarelliste ouvre un atelier d'aquarelle et commence à exposer dans les salons à Marseille, sa ville natale, organisés par l'Association des Artistes Marseillais. Il débute au Salon de Paris en 1881 puis travaille à Aix et à Toulon.

 

Marius  Pauzat - C 1666 14 - Musée Cantini / Beaux-Arts - Bord de mer aux environs du Pharo, Catalans - XIXe siècle

 

 

Jean-Jérôme Baugean

1764-1819 (Marseille)

Peintre, dessinateur et graveur français spécialisé sur les sujets marins, Jean-Jérôme Baugean travaille d'abord à Marseille et en Italie avant de s'installer à Paris où il devient graveur du Roi sous la Restauration. Il participe aux expositions  de Paris de 1806 à 1812.

 

Les Catalans vers 1800 - Dessin de J.-J. Baugean - Musée du Vieux-Marseille

 

 

Au-delà de la peinture, la plage des Catalans a souvent servi de décor pour des photographes et des cinéastes, attirés par sa vue dégagée et son rôle emblématique dans la culture locale. Ce lieu a été utilisé pour des films et des séries, immortalisant son ambiance chaleureuse et populaire.

La plage des Catalans et la biodiversité

Le sentier sous-marin des Catalans

Sur la plage des Catalans se trouve un sentier sous-marin, idéal pour une expérience unique de plongée libre. Accessible toute l'année, ce parcours de 200 mètres est ouvert à tous, des débutants aux passionnés de snorkeling (randonnée aquatique) pour découvrir les petits fonds marins.

Du 1er juin au 30 septembre, le sentier est balisé de grosses bouées semi-immergées, avec des poignées pour que les baigneurs puissent s’y accrocher et explorer la richesse de la faune et de la flore locales tout en apprenant davantage sur la vie marine et l’histoire de l’Anse des Catalans.

À seulement quelques mètres du sentier, à une profondeur de 5 mètres, l'art rencontre la mer grâce au sculptures immergées du Musée Subaquatique de Marseille.

Les fonds sableux

L’anse des Catalans est une plage naturelle. Les fonds sableux qui la composent abritent une faune discrète mais diversifiée.

Des poissons plats tels que la sole ou la raie torpille s’enfouissent dans le sédiment ne laissant dépasser que leurs yeux. La grande vive et le gobie moucheté sont mimétiques et pratiquent l’homochromie pour se fondre dans le décor. Les rougets débusquent les vers en fouissant le sable à l’aide de leurs barbillons. Les grondins lyre au profil busqué caractéristique déploient leurs nageoires pectorales tels de magnifiques éventails bleu indigo pour dissuader leurs prédateurs. Les marbrés creusent de véritables cratères où sars et girelles en quête de proies providentielles viennent profiter du remue-ménage. Ignorant la menace venue du ciel, un banc d’orphies patrouille à la surface. Une inoffensive méduse œuf au plat dérive entourée de sa cohorte de chinchards. Les holothuries, cérithes et autres murex transforment inlassablement la matière organique qui s’est déposée sur le fond. Au beau milieu des ripple marks, ces ondulations du sable créées par les vagues, la gracieuse natice de Joséphine déposent ses étranges pontes en spirale. Parcourue d’ondes lumineuses aux couleurs changeantes, une seiche s’aventure en terrain découvert afin de surprendre les crabes. Les étoiles de mer peigne et l’oursin cœur attendent la nuit pour émerger du substrat et explorer les environs tandis que les vers tubicoles comme les sabelles et les spirographes déploient dans le courant leurs longs panaches branchiaux semblables à d’extravagantes fleurs écloses.

Les oiseaux

Le site des Catalans est fréquenté par de nombreuses espèces d’oiseaux.

Certaines, telles que les goélands leucophées ou les choucas des tours, sont présentes toute l’année. D’autres comme les mouettes rieuses et les sternes caugek ne sont que de passage et peuvent être observées de façon saisonnière pendant leur migration.

Quand le site est calme, les matins d’été, il est possible de voir le martin-pêcheur s'élancer depuis un rocher en surplomb pour capturer les poissons qui nagent près de la surface.

En arrière plage, les bergeronnettes grises balancent nerveusement leur longue queue et font d’incessants va-et-vient, au bord de l’eau. Le chevalier guignette fouille le sable de son long bec à la recherche de crustacés.

En hiver, les pingouins Torda qui viennent du nord de L’Europe pour hiberner sur les côtes camarguaises font parfois quelques incursions et plongent parfois sous la surface tels de véritables torpilles vivantes.

Les jeunes cormorans huppés eux-aussi s’exercent à la pêche sous-marine puis se font sécher au soleil, ailes grandes ouvertes. Plus au large, on peut croiser l’imposant fou de Bassan ou encore admirer le vol plané d’un puffin cendré qui frôle les vagues.