du Camas. Ses enfants ayant mis la résidence à
l’encan en 1820, elle sera attribuée à François-
Joseph Bonnardel, qui la rasera cinq ans plus tard
pour y édifier quatorze immeubles de rapport, les
n°64 à 78 de la rue Saint-Ferréol
(19)
.
En face, l’emplacement du n°75, plus tard dévolu à
la Banca Commerciale Italiana puis au VirginMegas-
tore, était occupé jadis par un hôtel particulier dont
parterre et jardin avec bassin s’étendaient jusqu’à la
rue Montgrand, et qui avait été bâti en 1700 sur un
terrain acheté à l’abbaye de Sion par Pierre Lavernie
(1663-1733). Ayant été nommé directeur du Canal
du Midi à Béziers, celui-ci vend son bien en 1710
à Félix David, ancien échevin, qui le cède sept ans
plus tard à Jean-Joseph-Antoine de Glandevès-Nio-
zelles, secrétaire de la chancellerie de la Cour des
Comptes et fils du célèbre frondeur qui avait défié
Louis XIV. En 1738, Pierre-Gaspard, marquis de
Niozelles, moyennant 35 000 livres, le double de la
somme payée par son père en 1707, revend l’hôtel
à Toussaint Catelin, ancien échevin et secrétaire du
roi. Ses descendants en resteront les propriétaires
jusqu’au XIX
e
siècle
(20)
.
Le temps a passé. Les résidences aristocratiques
des origines ont cédé la place, deux siècles plus
tard, à des grands magasins, des banques et des
salles de spectacle, celles-ci disparues, les deux
autres se maintenant encore. Sic transit…
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LES MAGASINS DROMEL ET BORGEAU, RUE DE ROME.
© CLICHÉ EMMANUEL LAUGIER
NOTES
[19]
Avec ses deux voisins (le 17, rue Grignan, bâti par François Gérard de Bénat, ingénieur et architecte de la Ville, passé aux Rémusat /
Foresta puis aux Pagano qui y établissent le Grand Hôtel d’Orient (v.1840-1900), et le n°19, bâti par Nicolas Charpentier, commissaire des poudres
et salpêtres, membre de la Compagnie du Cap Nègre, son héritière (1705), transmis ensuite par les Montgrand jusqu’à Jules Cantini qui le léguera à
la Ville), l’hôtel Simon provoque en 1698 des plaintes de François Puget, car les trois commanditaires ont repoussé de 10 toises (20 m) la limite sud
de leurs jardins et la rue bordante (Montgrand), empêchant la mise en perspective de la chapelle du pavillon de Pierre Puget (ms 209 de la B.M. de
Reims, communiqué par Klaus Herding).
[20]
Récapitulatif des propriétaires dans 360 E 154, f°454. O. Teissier (
op. cit.
, p. 191) nous apprend que
cette maison était passée fin XIX
e
à François Auban.
L’HÔTEL DEIDIER-CURIOL DEVENU LE MAGASIN «AU RÉVEIL DU LION – MONTUS FRÈRES», (CARTE POSTALE VERS 1900, COLLECTION PRIVÉE) ET PHOTOGRAPHIE DE NOS JOURS.
© COLL. PRIVÉE