NOTES
[12]
Vente Gérin-Ricard / Marron (380 E 304, article 631) qui fournit la généalogie de l’immeuble.
[13]
Henri Dobler, (
op. cit.
, p. 24 et p. 11),
qui appelle cet hôtel Gérin-Ricard et qui en donne une datation (v. 1663) trop haute.
[14]
Vente Deidier / Borély de 1779 (362 E 205, f°349) donnant
la dévolution depuis l’origine.
[15]
Vente Grimod / Devoulx de 1786 (367 E 281, f°401).
[16]
En avril 1871, lors du bombardement de la préfecture
occupée par les communards, il créera dans cette maison une ambulance pour les blessés fonctionnant durant trois semaines, qui lui vaudra la
Légion d’honneur six mois plus tard.
[17]
Octave Teissier,
Les anciennes familles marseillaises
, 1888, p. 190.
[18]
La rue tire son nom de la résidence
de ce fameux militaire et administrateur. Pour l’historique de la propriété, cf. 363 E 355, f° 543, et O. Teissier (
op. cit.
, p. 195-203) qui apporte des
compléments sur l’agencement de l’hôtel et sur les Payan.
petit-fils de celui-ci, Lazare de Gérin-Ricard (1752-
1815), lieutenant général de l’amirauté, le revend en
1795 à Etienne Marron, vice-consul de Gênes et
Raguse à Marseille. A cette époque, il se distingue
par son jardin avec bassin et
«pieds d’orangers
dans des vases ou des caisses»
, et son mobilier
incluant
«glaces, miroirs, buffets et cinq tableaux
représentant les cinq sens»
(12)
. Reconstruit en
1846, il hébergera désormais un bazar en rez-de-
chaussée et un hôtel de voyageurs dans les étages.
Dans le même îlot et au coin de la rue Pisançon,
s’élèvent les restes d’un hôtel ayant contenu
«de
belles décorations et de remarquables mobiliers»
,
mais «
saccagé et transformé complètement»
au
début du XX
e
siècle
(13)
. Elevé en 1697 par Claude
Deidier de Curiol, autre trésorier général de France
(la rue Pisançon s’est d’abord appelée
«rue Géné-
ral Deidier»
), puis transmis à son fils André-Bruno,
seigneur de Mirabeau et conseiller au Parlement,
il présentait sur ses vingt mètres de façade sept
travées sur deux étages dont le second surbaissé.
La résidence incluait
«cheminées de marbre et tru-
meaux»
au dedans et
«jardin avec perspective»
au
dehors
(14)
. Après plusieurs changements de pro-
priétaires, l’immeuble abritera divers commerces
dont, fin XIX
e
, le grand magasin de nouveautés
Montus fils et, à partir de 1910, le Fémina-Théâtre
puis le cinéma Rialto (1933-1975), de nouveau
remplacé par des magasins. Son pilastre d’angle
à chaînage et l’agencement de ses fenêtres sont à
peu près tout ce qui subsiste de sa gloire passée.
Formant aujourd’hui un ensemble de onze travées
à trois étages, les n°51-53 de la rue étaient jadis
occupés par l’hôtel Grimod,
«grande maison à deux
corps contigus montée d’un seul étage, avec jardin,
cour et basse-cour sur le derrière»
(15)
, estimée à
100 000 francs en 1786. Bâti vers 1700 par Domi-
nique Montgrand de Mazade, il est vendu en 1711
au négociant Philippe Grimod, époux d’Anne de
Saint-Amand, deux familles de fermiers généraux,
puis échoit à sa petite-nièce Angélique, épouse
Collet de Beaupré. Exposé aux enchères, il sera
adjugé en 1786 à Pierre-Honoré Devoulx, conseiller
au siège de l’amirauté, puis passera en 1833 au
négociant Pierre-Honoré-Marie de Roux (1774-
1843). Rebâti entièrement par la suite, l’immeuble
sera acquis en 1870 par l’entrepreneur et historien
d’art Etienne Parrocel (1817-1896)
(16)
, une partie
(n°51) étant
«consacrée à ses appartements et à
ceux de son gendre, M. Baret, Maire de Marseille ;
l’autre partie occupée depuis [1848] par le Cercle
Puget»
(17)
. Ce deuxième emplacement (n°53)
abritera plus tard le cinéma Majestic (1918-1980)
et en dernier lieu le restaurant Mc Donald’s.
L’immeuble d’angle de la rue Grignan (n°15), y
compris le temple protestant (Penchaud, 1825)
qui le jouxte, occupe la place de l’hôtel dit Payan,
mais que l’on devrait appeler Simon, du nom de
son bâtisseur Nicolas Simon, receveur général
des domaines et bois en Provence. Ayant acheté
en 1697 à Suzanne de Marle épouse Venture un
grand terrain (2 500 m
2
) vis-à-vis de l’église provi-
soire Saint-Ferréol, il y élève l’année suivante une
superbe demeure entre cour et jardin qu’il loue dès
1702 au comte de Grignan
(18)
, lieutenant général
en Provence et seigneur de Mazargues, époux de
Françoise de Sévigné. Mis aux enchères par la
veuve Simon en 1713, l’hôtel est adjugé à Charles-
Michel d’Arcussia, et ce n’est qu’en 1768 que le
fils de celui-ci le revend au riche négociant Jean
Payan, qui périra sur l’échafaud en 1794 sans avoir
vu achever son «château Payan» dans le quartier
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© ARCHIVES MUNICIPALES DE MARSEILLE
PARCELLAIRE DE LA RUE MONTRANT DES HÔTELS PARTICULIERS
DONT DEIDIER-CURIOL AVEC JARDIN ET BASSIN.