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Mignonne et faisant coin, la première, bâtie en

1718 par Léger Mouriès, dut être remaniée en

1756 pour permettre l’alignement de la rue à ce

niveau. A partir de 1749, en effet, avaient été

construits les immeubles contigus, présentant soit

d’élégants balcons en ferronnerie (n°18 et 20), soit

un gracieux mascaron à la clef de chaque fenêtre

(n°22 à 28)

(9)

.

Bien plus haut dans la rue, les numéros 65, 67 et

69 sont aussi des trois fenêtres XVIII

e

typiques

avec leurs baies cintrées et leurs mezzanines. Le

67 fut habité au tournant du XIX

e

par Nicolas Clary,

frère aîné des reines Julie et Désirée ; son jardin

communiquait d’ailleurs avec le 68, rue de Rome,

la maison paternelle où naquirent douze enfants

de François Clary

(10)

.

HÔTELS PARTICULIERS

Les plans anciens jusqu’au parcellaire cadastral

de 1820 révèlent la présence d’hôtels particuliers,

sans cours par devant mais avec jardins sur l’ar-

rière, parfois même agrémentés de pièces d’eau.

Souvent possédés par des trésoriers généraux ou

autres grands administrateurs, ils ont pratiquement

tous disparu, mais il est possible de les évoquer en

remontant tout à la fois la rue et le temps.

Le premier rencontré à main droite, à l’angle sud de

la rue Vacon, avec son entrée au n°29 de celle-ci,

était l’hôtel Borély, contigu vers l’ouest à l’église

des Carmes déchaussés. Sur un terrain acheté aux

frères Rousson en 1682, Gaspard Jourdan, baron

de Saint-Lager, trésorier général de France, bâtit cet

hôtel qu’il revend en 1700 à son beau-frère François

Michel. En 1735, Louis Borély se porte acquéreur

pour 55 000 livres de cette propriété qui jouxte au

sud celle de son frère Nicolas. Le tout passera en

1768 au fils de Louis, Louis-Joseph-Denis, bâtisseur

du château de Bonneveine, puis à la nièce de celui-

ci, épouse Panisse-Passis. Après avoir hébergé les

représentants en mission Barras et Fréron puis le

Cercle du Commerce, l’hôtel et son jardin seront

détruits en 1845 et remplacés par trois immeubles

d’habitation (30-34, rue Saint-Ferréol) entre la rue

Vacon et la rue du Jeune Anacharsis

(11)

.

Franchie la rue Vacon, côté gauche, juste avant

l’immeuble du Crédit Lyonnais qui a remplacé

l’Hôtel du Luxembourg (1845-1875) et auparavant

(1711) l’hôtel particulier du négociant Louis Vignon,

là-même où se tint jusqu’en 1985 le Magasin

Général, s’élevait jadis l’hôtel Gérin-Ricard. Bâti

vers 1690 par Antoine Théric, il passe à son fils

Claude, avocat, puis via divers propriétaires –dont

le trésorier général Victor Genezy– au négociant

Mathieu Ricard, en 1731 au prix de 30 000 livres. Le

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DÉTAIL D’UN PLAN ANONYME (V. 1730, COLLECTION PARTICULIÈRE) :

1

ÉGLISE SAINT-FERRÉOL (1693).

2

ÉGLISE SAINT-FERRÉOL (1740) EN CONSTRUCTION.

a

MAISON MAURIN.

b

HÔTEL BORÉLY.

c

HÔTEL GÉRIN-RICARD.

d

HÔTEL DEIDIER-CURIOL.

e

HÔTEL GRIMOD.

f

HÔTEL PAYAN.

g

HÔTEL GLANDEVÈS-NIOZELLES.

© D. R.

NOTES

[9]

Acquise par Joseph Achard en 1759, la maison du coin passa à ses fils dont l’érudit Claude-François Achard (1751-1809). Les autres

avaient eu pour commanditaires les marbriers Fossati et les verriers de Bouillane. Les ferronneries pourraient être de la main de l’un des Forty qui

possédaient des maisons voisines à la rue Pavillon (cf. Georges Reynaud, «Serruriers et ferronniers marseillais…»,

Cahiers du Comité du Vieux-Mar-

seille

, n°76, 1997).

[10]

Gabriel Girod de l’Ain, «Les demeures de la famille Clary à Marseille»,

Marseille

, n°29 (1959), p. 39.

[11]

Généalogie de l’hôtel

fournie par 362 E 175, f°687. Cf. aussi, A. Fabre,

op. cit.

, p. 181-183, parfois inexact.