ÉGLISES
L’attribution du toponyme se fit par l’entremise d’un
sanctuaire, l’église Saint-Ferréol, quatrième sous ce
vocable, établie et érigée en paroisse en 1693 dans
un modeste édifice à l’angle de la rue Grignan et
de la nouvelle rue, toutes deux en cours de perce-
ment
(2)
. Un nouveau sanctuaire, beaucoup plus
imposant – la plus grande église de Marseille en
son temps
(3)
– fut édifié à l’extrémité méridionale
de la rue entre 1717 et 1740, ce long délai étant dû
en partie à la peste de 1720. Ayant abrité en 1793
les réunions de la section 5, rebelle à la Convention
comme la plupart des autres, elle sera rasée en
1794. Des projets de reconstruction avorteront et
ne subsistera dès lors que la place Saint-Ferréol,
parvis de la préfecture des Bouches-du-Rhône à
partir de 1866, rebaptisée du nom du Maire Félix
Baret en 1937.
MARSEILLE AU LONG DES RUES
QUELQUES BÂTISSES
DE LA RUE SAINT-FERRÉOL
PAR
GEORGES REYNAUD
Historien
I
38
I
ÉGLISE SAINT-FERRÉOL DESSINÉE PAR MICHEL DE LÉON VERS 1780.
LA RUE SAINT-FÉRRÉOL
Les plaques bleues de la voirie indiquent :
«Rue Saint-Ferréol Martyr vers
211»
et il y aurait eu cette année-là, à Besançon, un Ferréol martyrisé dont
la fête est le 16 juin. Mais, les spécialistes penchent plutôt pour le Ferréol
de Vienne, décapité sur les bords de la Gère en 304, sous Dioclétien, et dont
l’Église honore la mémoire le 18 septembre
(1)
.
NOTES
[1]
P. Amargier, R. Bertrand, A. Juès, P. Santoni,
A Marseille
Saint-Ferréol Les Augustins
, Marseille, 1991.
[2]
A la première église
de ce nom (XII
e
–XVI
e
siècle), sous la juridiction de l’abbaye de Saint-
Victor, succède une seconde à la rue Sainte, puis une troisième dite
Saint-Ferréol-le-Vieux (au niveau de la rue Rouvière), bénie en 1684.
Bien repérée sur les plans, celle de la rue Grignan fera place à quatre
maisons dès 1743.
[3]
Attribué à l’un des Bruant, son plan était de style
basilical à trois nefs, dont la centrale plus haute, coupée d’un transept
et couronnée par un dôme. Le prix-fait en fut donné aux marguilliers
par les entrepreneurs Jacques Amphoux, Pierre Isnard et Mathieu Sou-
meire, le 4/2/1717 (Archives départementales [A.D.]., 362 E 160, f°75).
Renfermant des tableaux de Natoire et de Vien ainsi que des fonts
baptismaux de Verdiguier, l’église n’en fut pas moins critiquée pour le
décor de sa façade n’offrant
«à l’œil indigné qu’un bloc d’une forme
irrégulière»
qui dut être mutilé par sécurité, et pour
«son entrée prin-
cipale au nord et inabordable lorsque le mistral souffle»
(C.-F. Achard,
Géographie de la Provence
, t. II, p. 52).
© BMVR - MS 2101