Previous Page  37 / 129 Next Page
Information
Show Menu
Previous Page 37 / 129 Next Page
Page Background

dynamique de cinq voyageurs et représentants de

commerce : Ernest Amavet, Jean Bottai, Marius

Ghiglione, Etienne Reynaud et Georges Veron. Ils

obtiennent rapidement une convention avec la Ville

pour transformer l’opération en Foire Internationale

de Marseille. Et, en 1929, l’opération est reconnue

par l’Union des Foires Internationales. En 1932, une

nouvelle convention d’exploitation est passée entre

la Municipalité et la Société Anonyme de la Foire

Internationale de Marseille (S.A.F.I.M).

Bien d’autres salons professionnels se tiennent au

Parc Chanot, comme le tout premier Salon Interna-

tional de l’Aviation et de la Navigation en 1927. On

peut aussi évoquer la seconde Exposition d’Élec-

tricité en 1926 ou encore le Salon International du

Cycle et de l’Automobile en 1928. Pensons que les

usines Turcat-Méry et C

ie

sont justes à côté, sur le

boulevard Michelet.

En 1963, en plein développement de la société des

loisirs, la S.A.F.I.M. crée le premier Salon Nautique

Méditerranéen, qui deviendra la Foire de Printemps

avant d’être délocalisé à La Ciotat. Pour autant,

le parc des expositions et des congrès ne cesse

d’évoluer et de se reconstruire à la faveur de la

modernité. Il attire toujours plus d’événements, de

salons et de spectacles.

La seconde moitié du XX

e

siècle verra aussi son

lot de transformation au rond-point du Prado. Pen-

sons à la Tour de France Télévision ou à la première

grande tour de la ville culminant à 115 m : le Grand

Pavois, construit en 1972 par Guillaume Gillet asso-

cié à Jean et Georges Delbes et Bernard Lavilla.

Enfin, dès 1925, sur le premier Prado, l’architecte

André Ramasso, a construit pour Raoul Mattei,

premier concessionnaire Citroën, un garage. Ce

«Palais de l’automobile», tout de métal et de verre,

est imposant, avec ses 75 m de façade, 210 m

de profondeur et 27 m de hauteur. Cet ensemble

pourtant exceptionnel sera détruit à la fin des

années 1980.

LES DEUX ÉGLISES DU PRADO

Deux grands chantiers religieux vont animer les

deux Prado au cours des années 1920 : l’église du

Sacré-Cœur et la cathédrale Arménienne. Pour la

première, l’évêque, Monseigneur Fabre, souhaite

un édifice grandiose dédié au Sacré-Cœur, selon

le vœu fait par Monseigneur de Belsunce en 1720.

La première pierre est posée en 1920. L’architecte,

Théophile Dupoux, mort en 1924, est remplacé par

son fils Édouard. A la mort de ce dernier, en 1937,

c’est Gaston Palanque qui est chargé d’achever

l’édifice. Il signera le dessin définitif de la façade.

D’influence romano-byzantine, l’église restée ina-

chevée dans son décor sculpté possède du même

coup un aspect très «moderniste». A l’intérieur, le

cycle de vitraux dessiné par le peintre Henri Pinta

et réalisé à Paris chez le verrier Champigneulle est

impressionnant. L’église sera finalement consacrée

en 1946.

En 1922, des milliers d’Arméniens, ayant survécu

au génocide, doivent quitter l’Asie Mineure. Beau-

coup, arrivant en France par Marseille, décident de

s’y fixer. Pas moins de six ans après leur installa-

tion, les Arméniens vont réussir un tour de force et

faire ériger une cathédrale sur le Prado. En 1927,

Monseigneur Grigoris Balakian (1879–1934), repré-

sentant du Catholicos pour l’Europe occidentale

et évêque des Arméniens de Marseille, va entre-

prendre l’organisation du diocèse Arménien du

Midi de la France. Pour cela, l’établissement d’une

cathédrale est indispensable. Le chevalier Vahan

Khorassandjian, riche négociant venu de Bruxelles,

financera le projet d’une cathédrale à Marseille,

sous le vocable des Saints Traducteurs. Le chan-

tier, mené tambour battant, permet à Monseigneur

Balakian de consacrer l’édifice le 25 octobre 1931

en présence des autorités de la Ville et de l’Etat.

L’architecte Aram Tahtadjian, lauréat de l’Exposition

Universelle de 1900 a conçu l’édifice. Le parti pris

architectural est clair et s’inspire en version réduite

de la cathédrale d’Etchmiadzine, Saint-Siège de

l’Eglise Apostolique Arménienne.

I

36

I

BASILIQUE DU SACRÉ-CŒUR DU PRADO.

© EMMANUEL LAUGIER - VILLE DE MARSEILLE