Chemin de fer
d’Avignon à Marseille,
viaduc de la Touloubre
à Saint-Chamas
Canal de Marseille qui va amener en novembre
1849 l’eau jusqu’au Palais Longchamp, consistait
à rejoindre directement le Rhône à Avignon en
passant par Salon.
Au terme de discussions passionnées, où s’affron-
taient les intérêts d’Aix et Avignon, partisans de
la ligne directe, et ceux de Lyon, Arles, Sète et
Marseille, favorables à l’étape arlésienne, Talabot
l’emporta. Contre Berryer, tenant d’Avignon, il
avait le soutien de Lamartine, alors président de
la commission chargée d’étudier le projet de loi
sur les chemins de fer, qui tenait à ce qu’Arles ne
soit pas totalement mise hors circuit. Après la loi
du 13 mai 1842 qui décidait de la construction
de la voie ferrée, puis celle du 11 juin 1842 qui,
grâce à l’amendement Duvergier de Hauranne,
permettait de concéder les lignes aux compa-
gnies privées, Talabot organisa définitivement sa
nouvelle compagnie du chemin de fer. Un an
plus tard, le 24 juillet 1843, après avoir triomphé
d’une ultime opposition des compagnies de ba-
teaux à vapeur du Rhône, Paulin Talabot et ses
associés marseillais, Joseph Ricard (négociant),
Chaponnière (administrateur de la diligence) et
Rey de Foresta (avocat), recevaient pour trente-
trois ans la concession de la ligne Marseille-
Avignon (122 km). Moyennant une subvention
de l’Etat de 32 millions et l’octroi des terrains né-
cessaires, la loi faisait, entre autres, obligation à
la compagnie de terminer la ligne en cinq ans,
de convoyer le courrier du gouvernement et de
transporter à mi-tarif les condamnés.
La société anonyme du chemin de fer de Mar-
seille à Avignon
(4)
disposait d’un capital de
20 millions de francs répartis en 40 000 actions
de 500 francs. Son conseil d’administration de
vingt-quatre membres, majoritairement mar-
seillais, était marqué par les fortes personnalités
de Wulfran Puget (ancien président de la Cham-
bre de Commerce, président de la nouvelle so-
ciété), Roux de Fraissinet, Marc Fraissinet, Laza-
re Luce, de quelques Lyonnais et, pour Paris, du
baron de Rothschild et du père Enfantin, fonda-
teur du saint-simonisme.
(3)
Sur Paulin Talabot, voir, entre autres : Jean Lenoble :
Les frères Talabot
, une grande famille d’entrepreneurs au XIX
e
siècle,
CCSTI, Lucien Souny, Limoges, 1989, 316 p. et Roland Caty, Éliane Richard et Pierre Echinard :
Les patrons du second Empire,
Marseille
, Picard - Cenomane, Paris, 1999.
(4)
Statuts de la compagnie chez Maître Cabouet, notaire à Paris, 20-25 juin 1842
et 28 août 1843.
NOTES
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©BMVR
1848