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et au-delà à l’Europe du nord-ouest, par l’axe rho-

danien, qui concentre deux routes nationales, une

autoroute, des aéroports, des oléoducs, une voie

navigable jusqu’à Mâcon, deux lignes de chemin

de fer électrifiées, et une ligne à grande vitesse

(LGV).

Pour les transports de marchandises, le rail repré-

sente moins de 10 % du total global des tonnes

transportées pour les flux internes à la région ; et

25 %pour les flux externes dont les trajets sont plus

longs. Maillon essentiel entre l’Europe atlantique

et les régions du sud Méditerranéen, le TGV trans-

porte plus de cinqmillions de passagers chaque an-

née sur la ligne Paris-Marseille.

Le rail dans la région métropolisée sud-médi-

terranéenne est une permanence du réseau ferro-

viaire du XIX

e

siècle construit entre 1843 (ligne

Lyon-Avignon) et 1866-1869 (le rail atteint Nice et

Menton). Les finalités de sa construction étaient

d’abord économiques. Dans le sens sud-nord : ex-

pédition des biens produits par les agricultures

irriguées des plaines du Rhône et de la Durance

vers la région parisienne ; transports des produits

coloniaux importés par le port deMarseille et trans-

formés par les industries agro-alimentaires de la cité

phocéenne vers les villes de l’intérieur. Dans le sens

nord-sud, transport des familles de la couche socia-

le supérieure à la recherche du soleil de la Riviera

(de Hyères à Menton) dans la phase du tourisme

aristocratique (1850-1930) et de celles des couches

moyennes, puis populaires, à partir des années

1936, vers les «stations balnéaires» du littoral médi-

terranéen ; circulation des hommes d’affaires, à par-

tir des années 1945, durant la période de forte crois-

sance industrielle dumidi méditerranéen. Le Paris-

Côte d’Azur, le Riviera Express, le Train Bleu, le

Mistral sont des trains porte-drapeaux de la Com-

pagnie du PLM(Paris-Lyon-Méditerranée) nationa-

lisée à la fin de la Seconde Guerre mondiale.

Les axes secondaires avaient également un rôle fon-

damentalement économique : celui des Alpes trans-

portait l’alumine de Gardanne vers l’Argentière-la-

Bessée dans la Haute Durance ; celui de la Côte Bleu

assurait les liaisons entre le port deMarseille et celui

de Martigues-Lavera-Port-de-Bouc. Ces lignes sont

utilisées dans la seconde moitié du XX

e

siècle par

les touristes et les résidents secondaires, surtout en

été, par les seniors retraités dans le cadre de la forte

augmentation de la mobilité sociétale ; et par les

actifs, plus particulièrement par les cadres et les em-

ployés du tertiaire triomphant qui représentent

aujourd’hui les 3/4 de la population active.

Le TGV, joyau de la civilisation technologique

La LGV (ligne à grande vitesse) est le symbole de

civilisation technologique des années 1975-2006.

Elle est créée sur le principe de «l’interopérabilité»

entre le réseau hérité du PLM et la voie nouvelle.

En juin 2001, le premier TGV de la ligne Paris-

Marseille entre en gare Saint-Charles à Marseille.

Les fonctions de transit du sillon rhodanien, axe

majeur du territoire français dans la relation Europe

du centre-nord et Méditerranée, ont été décuplées.

Dans les villes-gares TGV, l’essor des activités ter-

tiaires a été considérable (services, culture, affaires).

Les déplacements se sont plus ciblés sur les hom-

mes d’affaires, cadres supérieurs et touristes, mais

concernent également étudiants et retraités. La mo-

bilité des Français, phénomène de société, s’est ac-

célérée depuis 1975. Elle explique le succès duTGV

depuis 1980. Le vœu formulé par Lamartine en

1842 devant la Chambre des Pairs s’est accompli :

«rejoindre Paris à Marseille par le rail pour répondre

aux destinées politiques de ce temps qui tournait la

France vers la Méditerranée et vers l’Orient»

.

Deux grands projets sont à l’étude pour accroître

le rôle du rail dans la région métropolisée sud-

méditerranéenne. Le premier concerne l’intégration

des Alpes du sud au système ferroviaire internatio-

nal grâce à l’ouverture de la région vers le Piémont

et l’Italie du nord par un raccordement de la ligne

Marseille-Briançon, modernisée, au réseau italien

et européen de la vallée de Suze. La liaison par rail

devrait donner un coup de fouet aux échanges entre

le port de Marseille et l’Italie du nord, urbaine et

industrielle. La réalisation d’une LGV entre Lyon

et Turin ouverte au trafic marchandises risque tou-

tefois de freiner l’enthousiasme des décideurs natio-

naux au regard des coûts des infrastructures à réa-

liser. En revanche, le second projet, qui concerne

le prolongement de la LGV de Marseille-Aix-en-

Provence vers Nice, devrait aboutir dans le court

terme et rattacher plus fortement l’aggloméra-

tion de Toulon à l’aire métropolisée sud-

méditérranenne.

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Le TGV

en gare

Saint-Charles :

bientôt Paris !

©MPM