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tites villes, des villes moyennes, et principalement,

vers ceux des deux grandes villes : Marseille et Aix-

en-Provence.

A partir des années 1975, la périurbanisation éloi-

gnée, liée à l’automobile, a sauté les obstacles mon-

tagneux qui environnent la cité phocéenne grâce

au maillage dense des autoroutes et des voies rapi-

des aménagées dans les années 1960-1990 dont la

longueur dans l’aire urbaine couvre près de 350 km

(le tiers est sans péage). Il a permis l’allongement

des trajets quotidiens et hebdomadaires. Ils sont le

fait des actifs des couches sociales moyennes et su-

périeures. Marseillais et Aixois ont transféré leur

logement principal de plus en plus loin, au nord

jusqu’au pays d’Aigues, au nord-ouest jusqu’en

Crau et Camargue, plus au nord dans les plaines

du Comtat Venaissin, dans la vallée de la Durance

jusqu’au Verdon, à l’est bien au delà de la Sainte-

Baume jusqu’à Saint-Maximin et Brignoles, au sud-

est jusqu’au pays de Bandol.

A la fin du XX

e

siècle, les axes routiers majeurs et

les quatre pénétrantes supportent un trafic de plu-

sieurs dizaines de milliers de véhicules par jour à

l’entrée et la sortie des deux métropoles. Cette

périurbanisation de plus en plus éloignée concerne

pour les 2/3 des actifs et 1/3 de retraités. Les méca-

nismes sont lemythe idéologique du «beau village»

provençal groupé et semi-perché, l’engouement

pour les paysages agricoles, forestiers et pour la

quiétude de la campagne en comparaison au bruit

et à l’excitation de la vie urbaine.

La place mineure du rail dans l’aire

urbaine de Marseille / Aix-en-Provence

Dans ce territoire, plus de 2/3 des déplacements de

personnes se font en voiture. Les transports collec-

tifs ne concernent que 10 % des trafics contre 15 %

pour la région lyonnaise. Le réseau ferroviaire a un

dessin en forme de trident. Il couvre environ

500 km, dont seule une moitié est électrifiée. Orga-

nisé en étoile à partir de la gare Saint-Charles, il

s’agit d’un trafic de voyageurs par trains express

régionaux (TER) et demarchandises pour desservir

les zones industrielles de Martigues-Fos-sur-Mer et

celles de la vallée moyenne de la Durance. Ces li-

gnes sont utilisées dans la seconde moitié du XX

e

siècle par les vacanciers d’été et d’hiver et les rési-

dences secondaires qui fréquentent les villages et

les villes des Alpes, par les baigneurs, pêcheurs et

résidents secondaires de la Côte Bleue. Mais le ré-

seau ferré, héritage du XIX

e

siècle, est inadapté à la

dispersion urbaine, conséquence de la périurbani-

sation éclatée dans l’espace rural, excepté pour la

desserte des petites villes situées sur le réseau TER.

Les contraintes de la géographie physique (qui mul-

tiplie les barrières montagneuses boisées entre les

bassins hydrographiques, lieux de vie et d’habitat)

ont rendu impossible la création d’un treillage en

grappes du réseau ferroviaire. Toutefois, la vraie

cause est sociale : «les périurbains éloignés» sont

pour les 4/5 des cadres, employés, des professions

libérales, des patrons de l’industrie et du commerce

pour lesquels la voiture est tout autant un signe de

réussite sociale qu’un moyen de transport commo-

de. Les pouvoirs publics, le Conseil Régional sur-

tout, soutiennent des politiques de développement

du rail. Elle porte, en particulier sur la ligne des

Alpes, sur des améliorations techniques : géométrie

du tracé, doublement des voies uniques, moderni-

sation des équipements de gestion du trafic, réha-

bilitation des gares, augmentation des fréquences

des relations entre villes, remise en service des li-

gnes abandonnées. Celle de Pertuis-Aix-en-

Provence dessert désormais le pays d’Aigues, pié-

mont mythique du Luberon, où la périurbanisation

éloignée a noyé les villages ruraux perchés et grou-

pés sous une nappe d’habitations pavillonnaires.

L’effort principal porte sur la réalisation d’une voie

plus modernisée, plus rapide entreMarseille et Aix-

en-Provence. Les travaux sont prévus sur deux ans

à partir de fin 2006. Elle complètera celle des auto-

bus, mise en service par le Conseil Général, em-

pruntant l’autoroute (une navette toutes les cinq

minutes aux heures de pointe), très utilisée par les

étudiants des deux cités.

Le rail dans la région

métropolisée sud-méditerranéenne

L’élargissement considérable des aires d’influence

dans la seconde moitié du XX

e

siècle, dans un con-

texte socio-territorial d’urbanisation généralisée de

la campagne désormais totalement intégrée à

l’urbain, a fait émerger sur le littoral méditerranéen

une aire métropolisée de près de 2,5 millions

d’habitants. Greffée sur le port Marseille-Fos-sur-

Mer et sur le centre d’affaires de «Euroméditer-

ranée» à Marseille, elle couvre un vaste territoire

depuis Valence et Avignon au nord, Nîmes à l’ouest,

Manosque et Digne au nord, Toulon à l’est.

Dans ce territoire urbanisé, Marseille, Aix-en-

Provence, Avignon sont les pôles majeurs de con-

vergence des flux économiques, des villes de cultu-

re, de recherche et d’innovation et de savoirs. Elles

concentrent les fonctions stratégiques et direction-

nelles. La région urbaine sud-méditerranéenne est

reliée à la région métropolisée centre-est lyonnaise,

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Le TGV quitte Marseille Saint-Charles

pour atteindre Paris 3 heures plus tard.

©VILLEDEMARSEILLE