INTÉRIEUR DU MAGASIN GÉBELIN, VERS 1980.
© COLLECTION PRIVÉE
la plus brillante illustration du Marseille culturel et
occupa ces lieux jusqu’en 1878. Prestige supplé-
mentaire pour la salle du 42 rue Saint-Ferréol, c’est
là que prit naissance, le 29 février 1877, la Société
de Géographie. Elle comptait en son sein les plus
illustres notabilités marseillaises du moment.
La plupart des marchands de musique, sans dis-
poser d’un aussi vaste espace, avaient aussi en
général leur propre salle de concert
(4)
. Celles de
Messerer et de Gébelin marquèrent la fin du XIX
e
et en partie le XX
e
siècle. Henri Messerer, facteur
d’orgue et organiste de grand talent, mais aussi
éditeur, marchand d’instruments et de musique
vendant
«pianos Erard et Pleyel, rouleaux pour
pianos mécaniques, harpes chromatiques et parti-
tions»
, fut également directeur du Conservatoire de
Marseille. D’abord installé au n°31, il ouvrit en 1895,
aux n°74-76, attenant son magasin, une salle assez
petite, mais bien décorée et dotée d’une bonne
acoustique. Elle reçut longtemps les concerts de
musique de chambre de l’association artistique des
Concerts classiques, ainsi que des conférences.
Auguste Gébelin, venu s’établir à Marseille en
1864 comme marchand de pianos, fut à l’origine
d’une entreprise qui demeura fidèle pendant plus
de 135 ans à la rue Saint-Ferréol où il possédait lui
aussi une salle de concert au n°77, en face de celle
de Messerer. En 2000, la maison Gébelin déména-
gea au boulevard Rabatau.
La rue des nouveautés en tout genre
Vers le milieu du XIX
e
siècle, magasins de nou-
veautés, bazars et grands magasins calqués
sur les modèles parisiens (parfois de simples
succursales), investissent le cœur de ville et, en
particulier, la rue Saint-Ferréol. La recherche d’une
clientèle plus diversifiée correspond à l’essor
des classes moyennes et préside à l’apparition
de vastes constructions répondant dans un seul
lieu à une multiplicité de besoins, à l’opposé des
magasins encore spécialisés. Palais de l’Industrie
et grands bazars insistent sur une modernité mise
à la portée du consommateur. Les marchands
traditionnels de toileries de la Grand’rue et de la