120
La couleur verte s’est également imposée au sol
avec 10 000 mètres carrés de surfaces engazon-
nées au niveau de la plateforme du tramway, le
double en dehors. Un apport conséquent qui
vient sensiblement enrichir le parc arboricole de
la ville, déjà fort de 28 000 arbres disséminés sur
les voies marseillaises.
Une manne financière
pour un design novateur
Si elles sont difficiles à chiffrer en raison de la
multitude des entreprises intervenantes, les ré-
percussions financières du chantier se sont éga-
lement avérées importantes, en termes d’emplois
comme pour l’économie directe de la ville. Plus
d’une soixantaine de marchés publics ont ainsi
été lancés pour une majorité d’entreprises appar-
tenant au secteur public et du bâtiment.
En ceci, l’expérience marseillaise est conforme à
celles observées dans les autres villes. À Bor-
deaux, on estime à 1 500 le nombre de personnes
qui ont travaillé sur le projet du tramway et à 350
le nombre d’emplois permanents créés. Plus de
60 % de l’investissement total a été directement
injecté dans l’économie locale.
À Paris, pour le boulevard des maréchaux sud,
ce sont 1 000 hommes et femmes qui ont été mo-
bilisés depuis le début du chantier en 2003.
À Marseille, la première des vingt-six rames du
tramway a été réceptionnée, en novembre 2006,
avant le lancement des essais. Aux couleurs de
Marseille, le nouveau tramway a été dessiné spé-
cialement pour la ville par l’agence de design
MBD (qui a aussi créé le tramway de Strasbourg).
L’habillage extérieur à dominante blanche a été
voulu pour rehausser l’éclat des grandes baies
vitrées teintées de bleu, comme pour se fondre
davantage dans l’histoire maritime de la cité pho-
céenne. Pour renforcer aussi ce «sentiment de
transparence» qui permet de présenter un visage
de Marseille plus apaisé et conforme aux ambi-
tions de la ville. Pour développer enfin un senti-
ment d’appartenance, une identité commune, un
nouveau plaisir de vivre en ville…
Ces spécificités, fondatrices de l’identité pho-
céenne, se sont depuis bien longtemps exportées
vers les autres cités françaises.
«On a rarement
vu à l’étranger des villes s’identifier ainsi à leur
tram»
, note un technicien de Bombardier, la so-
ciété canadienne qui a construit le tramway mar-
seillais dans ses ateliers de Vienne, en Autriche.
Ce n’est sans doute pas un hasard si à Nantes et
à Grenoble, le tramway figure parmi les meilleu-
res ventes de cartes postales… En attendant,
pour boucler la boucle, que les Marseillais se
réapproprient pleinement le tramway, partie in-
tégrante de leur patrimoine passé comme de leur
patrimoine futur…
CHIFFRES CLEFS
DU TRAMWAY MARSEILLAIS
Caractéristiques générales
11,2
km la longueur du réseau
27
le nombre de stations du réseau
42
le nombre de places assises par rame
12
le nombre de portes par rame
2
le nombre d’emplacements pour fauteuil
roulant par rame
32
mètres la longueur de la rame
2,40
mètres la largeur de la rame
450
mètres en moyenne entre 2 stations
40
mètres la longueur d’un quai de station
2 000
arbres plantés le long du tracé
Voyageurs
3 000
le nombre de voyageurs pouvant
être transportés par heure et par sens
89
% le pourcentage de marseillais
favorables à la construction d’un tramway
à Marseille (sondage Sofres octobre 2002)
Vitesse
70
km/h, la vitesse maximale
20
km/h, la vitesse commerciale moyenne
Temps
4
mn entre chaque rame en période
de pointe
5
h
00
à
0
h
00
les heures d’ouverture
du réseau
LE FINANCEMENT DU TRAMWAY MARSEILLAIS