après le XVII
e
siècle (dont les largeurs et les mo-
dénatures sont réglées par convention). Certains
axes majeurs sont strictement ordonnancés,
comme le cours Belsunce où toutes les façades
disposent d’un entresol sur rez-de-chaussée, de
deux étages nobles signalés par un ordre colossal
et d’un étage en attique. Dans la deuxième partie
du XIX
e
siècle, les im-
meubles sont encore
plus rigoureusement
traités comme la rue de
la République avec ses
entresols et ses cou-
ronnements, ses bal-
cons hauts et bas
strictement alignés. Au XIX
e
siècle toujours, les
trottoirs sont en pierre calcaire et de largeur cons-
tante. Les caniveaux sont pour leur part traités
avec deux ou trois chaînettes de pavés. Les rues
les plus larges sont plantées de deux ou quatre
rangées d’arbres. Les chaussées et les trottoirs
sont en pavés gris ou beige, jusqu’à ce que les
enrobés bitumineux gris fournissent une solu-
tion plus durable et plus avantageuse. Ce n’est
encore que dans la deuxième moitié du XX
e
siècle
que ces dispositifs réglés sont remplacés par des
aménagements qui, pour être pittoresques, n’en
sont pas moins ravageurs pour l’urbanisme de la
ville. Les jardinières en béton fleurissent le long
de lignes sinueuses pavées en béton coloré, dans
un désordre plus volontiers réglés sur le sens des
giratoires que sur celui des grandes lignes
d’histoire de l’architecture marseillaise. Sur ce
point encore, le tramway devrait rendre aux rues
de la cité la précision grecque et la rigueur latine
qui ont longtemps présidé à sa destinée (trottoirs
en enrobé, bordures en
pierre, caniveaux en
pavés, mobilier res-
treint et régulé…). Si la
construction du tram-
way s’est fortement
inspirée du passé pa-
trimonial de la ville, il
a aussi consacré une large place au volet environ-
nemental avec, sur l’ensemble du tracé (ainsi que
sur le bas de la Canebière et le bas de la rue de
la République), la mise ne place d’un véritable
«plan vert». Aux arbres sains, qui ont été conser-
vés, se sont ajoutés 1 645 spécimens de haute
taille et 2 050 arbustes. Onze nouvelles essences
ont fait leur apparition dans le paysage mar-
seillais. Micocouliers de Provence, frêne oxy-
philles, sophoras du Japon, tilleuls argentés, mar-
ronniers rouges ou blancs : chaque espèce a été
sélectionnée avec soin afin qu’elle soit parfaite-
ment adaptée au lieu de son implantation.
Vision surréaliste !
Le futur tramway
de la Blancarde devant
le Parlement de Vienne
119
©CHRISTOPHERECOURA
La construction du tramway
a consacré une large place au volet
environnemental avec, sur l’ensemble
du tracé, la mise en place
d’un véritable «plan vert».