
(1)
Voir, Emmanuel Laugier, «L’escalier monumental de la gare Saint-Charles», revue
Marseille
, n
°
216, mars 2007, p.36-42.
NOTES
6
la rue Cannebière, par la démolition totale
ou partielle des immeubles compris dans ce
périmètre ;
• aménager dans ces nouveaux quartiers des
voies et des places permettant une circulation in-
tense, assurant la facilité des communications et
répondant aux progrès modernes ainsi qu’aux
besoins d’esthétique qui préoccupent justement
la population marseillaise.
L’engagement des professionnels du bâtiment est
grand : cent six concurrents répondent à l’appel
de la municipalité. Un jury spécial, présidé par
M. Pascal, membre de l’Institut, Inspecteur
général des Bâtiments civils, examine les projets
dans ses séances des 30 et 31 janvier 1906, recon-
naissant, outre la valeur d’un certain nombre de
ces projets, l’effort considérable à tous les points
de vue représenté par l’ensemble du concours.
Chaque équipe pouvant présenter plusieurs va-
riantes, c’est en fait plus de deux cent vingt pro-
jets qui furent rendus.
C’est le projet de MM Ebrard et Ramasso qui,
classé premier, est adopté par la commission,
mais comme simple base de ses nouvelles études,
car le programme spécifiait nettement que le con-
cours étant tout spécialement un concours
d’idées avec plans à l’appui, la Ville de Marseille
ne s’engageait en aucune façon à confier l’exécu-
tion du plan de rénovation à l’un quelconque des
lauréats, mais bien qu’elle se réservait formelle-
ment d’apporter aux plans présentés telle modi-
fication qu’elle jugerait convenable et d’en assu-
rer l’exécution par les services municipaux ou de
toute autre façon.
Aussitôt après les lauréats du premier prix, Tony
Garnier, consulté antérieurement pour la prépa-
ration du concours, propose quatre variantes
dont l’une avec quatorze étages. Certaines de ses
suggestions seront reprises par la commission
pour élaborer la version définitive.
Quatre ans plus tard, le dossier de mise en appli-
cation du projet de rénovation, transmis au ser-
vice des travaux neufs de la Mairie, constitue un
nouveau démarrage avec l’établissement de
l’inventaire physique et technique des immeubles
concernés par l’opération et, déjà, un certain
nombre de démolitions. Mais la complexité du
projet financier retarde les échéances données.
Survient alors la guerre de 1914.
Entre temps, un autre grand projet, celui d’un es-
calier monumental pour la gare Saint-Charles est
apparu. Lancé en 1911 par un concours ouvert à
tous les architectes français habitant Marseille, ce
dernier descendant des grands projets urbains du
Second Empire ne sera réalisé que dans les années
1920
(1)
. Quant à la rénovation du quartier de
derrière la Bourse, elle n’interviendra pour finir
que dans les années 1960.
Détail
de l’escalier
monumental
de la gare
Saint-Charles
©SCHEFER